Lu ici :
"Daniel Cohn-Bendit doit en être tout frétillant, le livre « Tous à poil ! », destiné aux petits de 5-6 ans est numéro 1 dans la catégorie album jeunesse sur Amazon. On y voit des personnages, adultes et enfants, nus ou en train de se déshabiller. […] Il est vrai que montrer des zizis qui s’agitent et des poils pubiens foisonnants à des gamins aussi petits est la priorité absolue, avant même sûrement de leur apprendre à lire.
Plusieurs mettent en balance la violence des images télévisuelles pour justifier les bienfaits de ces représentations. On pourra s’étonner de ce parallèle qui leur sort spontanément de l’esprit, quand le problème n’est pas tant de montrer des personnages nus que d’occulter le danger potentiel à banaliser le déshabillage d’un adulte en présence d’un petit enfant trop confiant pour qui, du coup, la situation serait perçue comme parfaitement normale. Un enfant n’a pas les mêmes repères qu’un adulte. Comme on apprend aux tout-petits à ne pas suivre des gens qui leur proposeraient des bonbons, on leur apprend aussi à dénoncer des adultes qui prétendraient leur faire des attouchements. C’est la base de la prévention.
Sans cette mise en garde instinctive par les parents et les adultes référents, l’enfant n’a pas les moyens de savoir ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas. De toute façon, l’enfant sait parfaitement ce qu’il a entre les jambes. A partir de là, quel est l’intérêt de lui montrer le sexe d’un homme adulte ou celui d’une vieille femme ? A quoi cela peut-il lui servir de savoir qu’un homme a un zizi plus grand que le sien avec des poils ?
Les images montrent des personnes ayant autorité (la maîtresse, le policier) perdre toute crédibilité aux yeux des enfants.
Le dessin représentant les voisins en train de se déshabiller montre une petite fille rousse qui entend rester habillée et se tient en position fœtale devant les adultes qui aimeraient la voir nue et semblent se moquer d’elle, et l’ostraciser comme si elle était anormale. Imaginons un enfant qui regarderait cette image et soit confronté ensuite à un adulte pervers, ne pensera-t-il pas alors qu’il est normal que l’adulte se déshabille devant et lui demande d’en faire autant ? Et qu’il le touche aussi ? Et puis quoi d’autre encore ?
D’ailleurs, sur l’un des dessins on voit que des adultes courent derrière les enfants. Cohn-Bendit a sûrement mis 5 étoiles sur Amazon… […]"