Après le barreau de Paris, c'est l'Union nationale des associations familiales (l'UNAF) qui a demandé jeudi aux députés le rejet de l'amendement voté la veille en commission autorisant le divorce par consentement mutuel sans juge. L'UNAF dénonce «une nouvelle tentative de déjudiciarisation», jugeant «inacceptable» cette réforme. Pour l'UNAF, l'amendement proposé par le gouvernement
«est d'autant plus une surprise qu'à aucun moment la concertation préalable n'a abordé ce point essentiel, et que l'opposition avait été forte à l'encontre des projets de déjudiciarisation du divorce portés par les ministres de la Justice de la précédente majorité, en 2008 puis en 2011». «Tout divorce, même envisagé de manière consensuelle, n'est jamais banal, tant pour les adultes que pour les enfants (…) Cette disposition est d'autant plus dangereuse (…) qu'elle vise désormais les couples avec enfants, sauf si leur enfant mineur veut être entendu par le juge.»
«Le juge est le garant de l'intérêt des enfants et du maintien de leurs liens avec leurs deux parents après la séparation. Il assure, par son indépendance et son impartialité, l'équité des accords intervenus entre les parties, la protection du conjoint le plus vulnérable et vérifie qu'il n'a pas fait l'objet de pressions et que son libre consentement n'a pas été contraint».