Lu sur le blog Le Conservateur :
Entendu aujourd’hui dans la rue à Paris, alors que j’attendais pour traverser que le petit bonhomme soit malade, cet amusant et édifiant échange entre une jeune maman et sa fille
"Le bébé reste neuf mois dans le ventre de sa mère avant la naissance, tu vois"
"Alors le bébé quand il nait, il a quel âge maman ?"
"zéro !"
"comment ca zéro ?"
"ben … zéro à la naissance"
"mais comment ça zéro ?? je comprends pas maman"
Adso
Au Japon, quand un bébé nait, il est censé avoir un an !
Sagesse différente, mais lucidité !
Onésime
si ma mémoire est exacte, il y a bien un roi de France (Jean I° dit le posthume) qui a hérité de la Couronne avant sa naissance .Comment peut on hériter et ne pas exister . Quel dilemme pour le législateur !
Marc
Exact : Jean Ier est né après la mort de son père, Louis X le Hutin en juin 1316, le 13 ou 14 novembre 1316 pour mourir le 19 ou le 20 novembre suivant.
Le régent était Philippe, le second fils de Philippe le Bel (Phulippe le Bel était le père du roi défunt Louis X, donc grand-père de Jean).
A la suite de la mort du petit enfant, le régent convoqua une Assemblée des barons restée célèbre, car elle fut à l’origine du refus de voir monter une femme sur le trône de France.
Cette situation qui lui permit de devenir roi se retourna finalement contre lui, car il n’eut pas de fils, pas plus d’ailleurs que Charles IV le Bel, (le 3e et dernier fils de Louis X le Hutin), qui fut donc le dernier roi Capétien direct.
C’est aussi cette décision qui fut contestée par le roi d’Angleterre, prétexte au déclenchement de la Guerre de Cent Ans.
laetitiademahlreich
Tout enfant posthume a encore le droit de porter le nom & d’hériter de son parent décédé. L’argument est excellent en effet.
jean-françois
Tout le monde sait et personne de sérieux ne conteste que l’avortement provoque la mort d’un enfant.
Seulement, certains pensent que c’est légitime, pour toutes sortes de raisons.
La babare jurisprudence “Perruche” va jusqu’à dire que naître est un préjudice et que donner la mort est un devoir et la recevoir un droit !
Même s’il est bien vrai que certaines vies, à vue humaine, ne valent pas d’être vécues, il n’empêche que l’on touche au mystère du caractère sacré et mystérieux de la vie humaine. Job regrette que sa mère n’ait pas avorté ou de nêtre mort-né !
Malgré Job ch. III
“11 Que ne suis-je mort dès le ventre de ma mère, au sortir de ses entrailles que n’ai-je expiré!
12 Pourquoi ai-je trouvé deux genoux pour me recevoir, et pourquoi deux mamelles à sucer?
13 Maintenant je serais couché et en paix, je dormirais et je me reposerais”
Pourtant, il vient de dire à sa femme ch. II
“9 Et sa femme lui dit: « Tu persévère encore dans ton intégrité! Maudis Dieu et meurs! »
10 Il lui dit: « Tu parles comme une femme insensée. Nous recevons de Dieu le bien, et nous n’en recevrions pas aussi le mal? » En tout cela, Job ne pécha point par ses lèvres.”
Selon l’abbé Combe, la femme de Job l’invite au suicide, ce qu’il refuse ! (Dieu et la Souffrance du Chrétien le Cèdre éditions)
Donc bien que certaines vies soient quasi insupportables, nul ne peut y attenter, pas même son dépositaire.
zazie
Pour Marc
Charles IV le Bel était le troisième fils de Philippe le Bel ; si j’ai bien lu mon histoire il y a longtemps, le pauvre Charles n’avait hérité que le physique de son père ; pour le reste, je pense me souvenir qu’en famille on le surnommait “l’oison”, ou ne serait-ce qu’une invention de Druon ?
Marc
“Charles IV le Bel était le troisième fils de Philippe le Bel”
C’est bien ce que j’ai écrit.
Pour “l’oison”, je ne saurais dire.
Marc
Oups !
En effet, j’ai tapé de travers tout à l’heure ; je voulais écrire de Philippe le Bel, bien sûr, qui a donc eu 3 fils rois à leur tour :
1 – Louis X le Hutin (1314-1316), dont le fils était Jean Ier le Posthume,
2 – Philippe V le Long (1316-1322),
3 – Charles IV le Bel (1322-1328),
(4) – Une fille, Isabelle, qui a épousé Edouard II d’Angleterre, dont elle a eu Edouard III, qui refusera la réponse de l’Assemblée des barons.
J’espère être pardonné pour cette bévue (ceci dit, à l’ordinateur, on se trompe plus facilement, je trouve, en tapant).
mariemarie
Juste pour pinailler, l’exemple de Jean le Posthume n’est pas le bon argument dans le sujet présent. il n’a pas été sacré in utero.
Il a été décidé de nommer un régent “en attendant de voir” ce qui allait naître, fille ou garçon, mort né ou vivant.
Je ne crois même pas qu’il ait porté le titre de dauphin(e) avant sa naissance.
Ca va donc plutôt dans le sens inverse de ce que vous vouliez démontrer…
Si la reine avait fait une fausse-couche le lendemain de la mort du roi, il n’aurait eu aucun titre… Il aurait tout de même été baptisé, à l’époque, on savait encore vivre.
jacques
Il s’agit d’un exemple historique interessant car il à toujours des prolongements …N’oublions pas en effet qu’ un enfant posthume hérite toujours de son père … L’argument pose donc la question des droits de l’embryon . Si l’embryon est sujet de droit peut on alors lui enlever le droit de vivre
Marc
Au contraire, Mariemarie : s’il n’a pas été sacré in utero, c’est parce que l’on ne pouvait savoir s’il était graçon ou fille…
Et si le frère du roi défunt n’était que régent, c’est en raison de la possibilité de l’arrivée d’un héritier.