Mgr Tony Anatrella donne à Zenit ses impressions après La Manif pour Tous. Extraits :
"L’homosexualité fut considérée il y a quelques années comme une
maladie et maintenant on passe à un autre extrême en voulant la situer à
égalité avec l’hétérosexualité. On s’empêche ainsi de réfléchir sur la
nature de l’homosexualité et de savoir situer les gens qui vivent ainsi
dans la société. Certains, perdus avec eux-mêmes, ont été récupérés et
manipulés par des lobbys qui les ont instrumentalisés en leur faisant
croire que leurs problèmes étaient liés à la discrimination et aux
« inégalités ». Le mariage est ainsi apparu comme un certificat de
reconnaissance pour tous alors qu’il ne peut pas être un facteur
d’intégration des orientations sexuelles, et pas davantage une « union
civile ». Une cruelle illusion dans laquelle les gens découvrent qu’ils
sont bernés et la société entraînée dans un univers irréel. De nombreux
homosexuels ne veulent pas de ce mariage car ils savent ce qu’est la
famille en vérité.En même temps, des milliers de jeunes s’éveillent à une conscience
politique pour lutter contre cette loi funeste et les « veilleurs »
préparent dans le silence, la réflexion et la prière, l’avenir qui reste
ouvert grâce à eux. Face aux bruits politico-médiatiques, leur silence
est parlant, et c’est grâce à ce silence que des gens qui ne se
parlaient pas jusqu’à présent peuvent commencer à le faire. […]Cette manifestation n’est ni un baroud d’honneur, ni un dernier
soubresaut mais la continuité d’une mobilisation des citoyens qui ne
s’arrêtera pas. Le pouvoir politique a voulu
accélérerla mise en place de cette loi face à la peur d’une prise de
conscience des enjeux de la population et, de ce fait, de ses
réticences. Il ne fallait pas que les gens réfléchissent trop à ce
sujet. Cette précipitation signifie qu’il faut l’instaurer de force et
au plus vite envers et contre tout. Le vote à main levé au Sénat avec la
complicité de sénateurs de l’opposition est l’exemple le plus flagrant
de la manipulation dans laquelle nous sommes. Les gens sont excédés par
ce laxisme grandissant et déstructurant et sont saturés des excès de
langage de ministres militants du gender et des LGBT quand ils affirment
de façon consternante, comme l’a fait Mme Bertinotti, le ministre
délégué à la famille : « Il ne suffit pas d’accoucher pour être mère ».
On peut se demander si nos dirigeants actuels ont encore le sens de la
réalité ou s’ils sont dans un monde d’asexués ? La maternité commence
bien avec la grossesse et se poursuit par l’accouchement puisque la
filiation et l’éducation commencent bien par l’engendrement entre un
homme et une femme. Derrière ces malversations langagières avec ce type
de slogan, se révèle la volonté d’ouvrir la voie à l’interdétermination
sexuelle pour favoriser une pluriparenté à géométrie variable et
justifier ainsi des pseudos filiations homosexuelles. […]Une limite a été franchie et la population en a assez de toutes ces
injustices et tous ces manquements à la vérité. Dans ces conditions
cette loi n’a rien de respectable. Elle est même illégitime puisqu’elle
vole et détourne l’institution du mariage qui procède de la différence
sexuelle pour l’attribuer à l’unisexualité. Le Pacs, le mariage et pas
davantage une union civile ne peuvent concerner des personnes
homosexuelles sauf à être dans le simulacre d’un pseudo couple qui
n’existe pas. […]Cette loi est injuste et les manifestants demandent à ce qu’elle soit
retirée. Ce qui est tout à fait possible car elle n’est pas au-dessus
des réelles nécessités et de la loi morale. Toutes les lois civiles sont
réversibles et n’ont rien de sacré. Dans le contexte actuel où la loi
civile n’est plus en rapport avec les réalités structurantes de la vie,
elle devient une norme idéologique et ce type de norme peut être modifié
si les responsables politiques en ont le courage. Le législateur peut
très bien décider de ne plus marier à partir d’une certaine date, sans
pour autant « démarier » les autres. De toute façon à long terme, cette
organisation chaotique est vouée à l’échec et viendra s’écrouler sur le
mur de la réalité comme ce fut le cas avec le Mur de Berlin. Lorsqu’une
idéologie s’écarte des besoins et des nécessités humaines, elle secrète
sa propre mort."