Un rapport officiel du Vatican révèle des failles majeures dans les causes qui ont justifié la publication de Traditionis Custodes. Un texte jusqu’alors non divulgué soulève de sérieuses questions quant à la justification du décret du pape François restreignant la messe traditionnelle.
Diane Montagna, vaticaniste de renom, publie les documents sur son site. Elle a obtenu l’évaluation globale par le Vatican de la consultation des évêques qui aurait « incité » le pape François à révoquer Summorum Pontificum, le texte de Benoît XVI de 2007 libéralisant le vetus ordo, plus communément connu sous le nom de « messe latine traditionnelle » et les sacrements.
Le texte constitue une partie cruciale du rapport officiel de la Congrégation pour la doctrine de la foi sur sa consultation des évêques en 2020 concernant Summorum Pontificum. Il révèle que
« la majorité des évêques qui ont répondu au questionnaire ont déclaré qu’apporter des changements législatifs à Summorum Pontificum causerait plus de mal que de bien ».
La suite leur a donné raison. L’évaluation globale contredit directement la justification déclarée lors de la publication de Traditionis Custodes et soulève de sérieuses questions quant à sa crédibilité. Lorsque, le 16 juillet 2021, le pape François a promulgué Traditionis Custodes, il a déclaré que les réponses au questionnaire « révèlent une situation qui me préoccupe et m’attriste et me persuade de la nécessité d’intervenir ». “Malheureusement, a-t-il déclaré dans une lettre d’accompagnement adressée aux évêques du monde entier, l’objectif pastoral de mes prédécesseurs a souvent été gravement négligé. L’occasion offerte par saint Jean-Paul II et, avec une magnanimité encore plus grande, par Benoît XVI … a été exploitée pour élargir les fossés, renforcer les divergences et encourager les désaccords qui blessent l’Église, bloquent son chemin et l’exposent au péril de la division”.
Il a déclaré aux évêques qu’il était « contraint » par leurs “demandes” de révoquer non seulement Summorum Pontificum mais aussi « toutes les normes, instructions, permissions et coutumes » qui ont précédé son nouveau décret.
Cependant, l’évaluation globale du Vatican révèle que les « lacunes », les “divergences” et les « désaccords » résultent davantage de la naïveté, des préjugés et de la résistance d’une minorité d’évêques à l’égard de Summorum Pontificum que de problèmes émanant des adeptes de la liturgie romaine traditionnelle.
À l’inverse, le rapport officiel de la CDF indique que « la majorité des évêques qui ont répondu au questionnaire, et qui ont mis en œuvre Summorum Pontificum avec générosité et intelligence, s’en déclarent finalement satisfaits ». Il ajoute que « dans les lieux où le clergé a étroitement collaboré avec l’évêque, la situation s’est complètement pacifiée ».
L’évaluation globale, qui peut être consultée à la fin de l’article de Diane Montagna dans l’original italien et dans une traduction anglaise, souligne également que Traditionis Custodes a amplifié et projeté comme un problème majeur ce qui n’était qu’accessoire dans le rapport officiel de la CDF.
Diana Montagne reprend les 7 conclusions de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi :
- Le manque de paix et d’unité liturgiques est davantage dû à une minorité d’évêques qu’aux adeptes de la liturgie romaine traditionnelle.
- La majorité des évêques qui ont mis en œuvre Summorum Pontificum se sont déclarés satisfaits de ce texte.
- Les évêques sont reconnaissants de la compétence de la Quatrième Section de la CDF (la Commission pontificale Ecclesia Dei dissoute)
- Le rapport confirme l’attrait des jeunes pour l’ancienne forme de la liturgie.
- Le rapport a souligné la croissance des vocations dans les communautés ex-Ecclesia Dei depuis Summorum Pontificum.
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Le rapport recommande d’étudier les deux formes de rite romain dans le cadre de la formation au séminaire.
- Le rapport recommande : « Laissez le peuple être libre de choisir. »
Deux mois après le décès du pape François, la vérité explose comme une bombe.