Suite aux révélations de Diane Montagna sur le rapport officiel du Vatican qui a servi à justifier la publication de Traditionis Custodes, le bureau de presse du Vatican a déclaré que ce qui avait été publié était partiel et que la décision de François s’est aussi appuyée sur d’autres rapports. Or François lui-même a justifié ses restrictions par le questionnaire aux évêques dont on sait désormais pourtant qu’il était positif.
Ces révélations ont précipité la publication d’un livre, intitulé La liturgie n’est pas un spectacle : Le questionnaire aux évêques sur l’ancien rite – Une arme de destruction massive ? Il contient non seulement les sections du rapport officiel de la Congrégation pour la doctrine de la foi sur son enquête auprès des évêques, mais aussi une section clé supplémentaire. Il est co-écrit par le liturgiste italien et ancien consulteur des Congrégations pour la doctrine de la foi et le culte divin, don Nicola Bux, et l’ancien rédacteur en chef de L’Osservatore Romano du Vatican, le journaliste italien Saverio Gaeta. Initialement prévu pour une sortie en octobre 2025, l’éditeur a pris la décision de rendre le livre disponible en ligne après avoir vu le rapport de Diane Montagna.
Un chapitre du livre, intitulé « La consultation scellée », contient ce qu’il appelle « la partie la plus intéressante du dossier, c’est-à-dire l’évaluation globale ». Le texte correspond à la version originale italienne publiée le 1er juillet. Un autre chapitre du livre, intitulé « Le Florilège du dossier », comprend la collection de citations tirées des réponses reçues des diocèses. Il correspond au recueil de citations publié le 1er juillet. Un troisième chapitre du livre, intitulé « Le questionnaire en détail », présente ce qui n’a pas été divulgué jusqu’à présent : des extraits choisis des résumés de chaque continent et des pays à l’intérieur de ces continents.
Le père Bux et Gaeta ont découvert des résumés contenant des données détaillées et précieuses sur la manière dont Summorum Pontificum était mis en œuvre, ou parfois ignoré, dans chaque pays. Par exemple, ils notent que « sur les 178 diocèses latins des États-Unis, 65% ont répondu, soumettant 115 rapports » et que « 62% des évêques rapportent que la FE [Forme Extraordinaire] répond à un besoin pastoral exprimé par les personnes qui, grâce à elle, mènent une vie de foi riche, profonde et fructueuse ». En revanche, ils notent « l’extrême faiblesse de la participation des diocèses sud-américains » qui « a conduit les responsables de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi à suggérer que cela pouvait être dû à »la présence de la FSSPX, puisque la Fraternité est présente dans tous les pays d’Amérique du Sud, avec un grand séminaire, 10 prieurés, 61 chapelles et 8 écoles”. En fait, aucune réponse n’a été reçue de l’Argentine, du Chili, de l’Équateur, des Îles Falkland, du Pérou ou du Venezuela”.
De même, aucune réponse n’a été reçue de la part de nombreux pays d’Afrique. La synthèse sur le continent africain note cependant que “dans les trois régions où elle a été célébrée, les réponses ont exprimé un soutien total : Bénin (« Il n’y a que des aspects positifs, elle contribue à l’enrichissement et à la paix »), Gabon (« Aspects positifs : le silence, la méditation, la solennité du rite ; la forme est propice à l’approfondissement de la foi, elle transporte dans les sphères célestes ; et aspects négatifs : variété limitée des textes, la langue latine peut créer une barrière ou conduire à une distraction mentale »), Maurice (« Satisfaction générale après une période d’incompréhension »).
Par ailleurs, le résumé sur la France note que « sur les quatre-vingt-quinze juridictions latines en France, quatre-vingt-sept ont soumis un rapport ». Les réponses révèlent que « dans 80% d’entre elles, la messe dans la FE a été célébrée dans au moins un lieu, répondant à un besoin pastoral spécifique ». Relevant les aspects positifs et négatifs mis en évidence par les évêques français et leurs recommandations, la synthèse indique que :
« 42 % des évêques demandent que, d’une manière ou d’une autre, l’enrichissement mutuel des deux formes soit encouragé ; 17 % soulignent la nécessité de veiller à ce que les fidèles attachés à la forme extraordinaire ne vivent pas trop isolés du reste du diocèse, en favorisant toujours un esprit d’ouverture et de respect mutuel ; [tandis que] 13 % suggèrent de ne rien changer à l’équilibre pacifique que Summorum Pontificum a permis d’instaurer. »
Il ne s’agit là que d’un échantillon des résumés des continents et des pays. Le livre contient également d’autres données et analyses qui n’ont pas été divulguées jusqu’à présent.