"Supposition d'enfants": c'est un délit qui consiste pour une femme à s'attribuer la maternité d'un enfant, délit pour lequel dix-huit personnes ont été inculpées par la justice nigérienne. Le Nigéria, connu pour ses "usines à bébés", était à la source de ce trafic de bébés, dans lequel seraient impliquées des épouses de personnalités nigériennes. Une trentaine de bébés ont été découverts, sans qu'aucune des femmes inculpées n'ait pu produire de carnet de suivi de grossesse enregistré dans les maternités nigériennes. RFI précise:
"Parmi les personnalités incarcérées, il y aurait l'une des épouses du président du Parlement nigérien, le principal opposant au président Mahamadou Issoufou, et celle de l'actuel ministre de l'Agriculture, Abdou Labo."
"Cette affaire de trafic de bébés nigérians a déjà fait la Une de plusieurs journaux. En effet, des épouses de hautes personnalités sont citées et seuls des tests ADN et d’autres analyses scientifiques permettront, dit-on, d'apporter la vérité. A la question de savoir quel est l'avenir de ces bébés au cas où leurs présumés mères iront en prison, un magistrat a laissé entendre qu’ils rejoindront leurs mères en attendant que toute la lumière soit faite."
La question est de savoir ce que ces femmes comptaient faire de ces bébés. Vraisemblablement pas les adopter elles-mêmes, même si pour certaines d'entre elles, il y avait un problème de fécondité avéré qui les empêchaient d'être mères. De plus, étant donné qu'au Niger, le taux de fécondité est de 7,6 enfants par femme, donnant à ce pays le plus fort taux de fécondité du monde, et qu'une grande pauvreté y règne, il n'aurait pas été difficile pour ces femmes d'adopter de petits Nigériens, sans avoir à recourir à un trafic illégal. Certaines pistes privilégient les rituels de magie noire, où de malheureux bébés sont vendus pour être torturés et sacrifiés.
Les "usines à bébés" au Nigéria sont un sujet récurrent, et l'on assiste dans ce domaine à un cas typique d'exploitation de la misère de certaines populations. Les jeunes filles sont parquées en attendant la naissance de leur bébé, qu'elles vendront pour une somme dérisoire. La France, où la GPA est encore "officiellement" interdite, ferait bien d'ouvrir les yeux, afin de constater que cette pratique monstrueuse mène inéluctablement aux plus sordides des trafics, celui des êtres humains.