Une transplantation d’utérus a été réalisée avec succès au Royaume-Uni (c’est une première dans ce pays, mais non, semble-t-il, une première mondiale). Une femme de 40 ans, qui avait déjà deux enfants, a décidé d’aider sa sœur de 34 ans, née sans utérus. Six mois après l’opération, la receveuse a ses règles et se prépare à se faire implanter ses propres embryons, issus de ses ovules fécondés in vitro.
L’opération a été réalisée début février à l’hôpital Churchill d’Oxford par une équipe de plus de 30 personnes. L’opération pour retirer l’utérus de la donneuse a duré plus de huit heures. Avant que l’utérus ne soit prélevé, les chirurgiens ont déjà commencé à opérer la jeune sœur et, après neuf heures et vingt minutes supplémentaires, la transplantation a été terminée. L’opération a été financée par Womb Transplant UK, avec un coût de 25 000 livres sterling, comprenant le paiement du temps de bloc opératoire et du séjour à l’hôpital des patients par le NHS. Les chirurgiens et le personnel médical n’ont pas été rémunérés pour leur temps.
Naturellement, ce succès médical entraîne de graves questions éthiques, mais les médias ne semblent guère s’y intéresser, si ce n’est pour se féliciter de la possibilité prochaine (d’ici une décennie, paraît-il) pour les hommes biologiques devenus femmes à l’état-civil de porter des enfants.
Sophie
Personnellement je me suis inscrite à l’agence de la biomédecine dans le registre des refus du don d’organes en cas de décès. Ainsi, personne ne pourra changer de sexe avec mes organes.
C.B.
“la possibilité prochaine (d’ici une décennie, paraît-il) pour les hommes biologiques devenus femmes à l’état-civil de porter des enfants”
Euh! on va peut-être un peu vite en besogne, et ce ne sera peut-être pas aussi “facile” de greffer un organe féminin sur (dans) un corps masculin, même s’il est fortement dopé à des substances féminisantes? Bon courage aux sœurs de ces “hommes biologiques devenus femmes à l’état-civil de porter des enfants” pour résister aux subtiles pressions pour qu’elles “aident” ceux-ci…
C.B.
Selon wikipedia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Greffe_d%27ut%C3%A9rus ), “Fin 2022, environ 80 greffes d’utérus ont été réalisées dans le monde”. Jusqu’à présent, ces opérations lourdes (18 heures…) semblent avoir été assez peu médiatisées.
Collapsus
Vous auriez dû faire passer cet article sous la rubrique La chronique des cinglés.
Philippe de Geofroy
Effectivement, parmi les graves questions éthiques citons la stérilisation de la sœur par hystérectomie-mutilation non justifiée, la nécessité semble t-il d’une fécondation in vitro chez la sœur receveuse, par elle même immorale, sans oublier l’élimination des embryons surnuméraires, la nécessité d’un traitement anti rejet lourd non dénué de complications pour le traitement d’une pathologie non vitale ne le justifiant pas. On peut également citer les dépenses inutiles quand on connait l’état du système de santé anglais, ces ressources auraient été mieux utilisées pour traiter de vraies pathologies.
La liste est longue mais j’en oublie peut être ! N’hésitez pas à la compléter.
Par curiosité j’ai posé la question des problèmes éthiques à l’IA Chat GPT. Dans ses réponses certaines sont pertinentes, d’autres sont frappées au coin du “politiquement, éthiquement correct” (inégalité d’accès à une procédure immorale…) mais bien entendu les objections les plus importantes passent à la trappe :
Ce genre de procédure soulève plusieurs problèmes éthiques :
Consentement éclairé et altruisme : Bien que le texte ne mentionne pas les détails du consentement, il est crucial que toutes les parties impliquées, à la fois la donneuse et la receveuse, aient donné leur consentement éclairé et compréhensif pour la transplantation. Le don de l’utérus doit être un acte purement altruiste et volontaire, sans pression ni incitation financière.
Autonomie corporelle et objectification : La donneuse met en jeu sa propre santé et son bien-être en subissant une intervention chirurgicale complexe. Cela soulève des questions sur la manière dont le corps humain est traité et si la donneuse est traitée comme un simple moyen pour atteindre les objectifs de la receveuse.
Allocation des ressources médicales : Les ressources médicales sont limitées, et des questions peuvent se poser quant à savoir si une procédure coûteuse et complexe comme celle-ci devrait être financée par des fonds publics (NHS dans ce cas) lorsque d’autres traitements médicaux essentiels pourraient être sous-financés.
Égalité d’accès : La transplantation d’utérus est une procédure coûteuse, ce qui soulève des préoccupations quant à l’accès équitable à cette option médicale. Seules les personnes ayant les moyens financiers pourraient bénéficier de cette procédure, creusant ainsi un écart entre les classes sociales.
Santé et sécurité des donneurs et receveurs : Les procédures chirurgicales complexes comportent des risques pour la santé des donneurs et des receveurs. Il est important de garantir que toutes les parties impliquées reçoivent des soins médicaux appropriés et que les risques potentiels sont pleinement évalués et compris.
Questions de genre et d’identité : La transplantation d’utérus pose des questions complexes sur le genre, l’identité et la parentalité. Elle remet en question les notions traditionnelles de reproduction et de maternité.
Conséquences à long terme : Étant une procédure relativement nouvelle, les conséquences à long terme pour la donneuse, la receveuse et les enfants à naître sont encore largement inconnues. Les implications sur la santé physique et psychologique nécessitent une surveillance continue et des recherches approfondies.
En somme, la transplantation d’utérus soulève des enjeux éthiques complexes liés au consentement, à l’autonomie corporelle, à la répartition des ressources, à l’équité, à la santé et à la sécurité, ainsi qu’aux implications sociales et culturelles.
France Fougère
La plus jeune sœur aurait pu rester la plus heureuse des tantes, c’est le destin, à accepter.
christianlair
En première lecture , on peut trouver ça bien … Mais c’est sans compter avec l’esprit complètement tordu de certains de nos contemporains ! Il y a fort à craindre des dérapages scabreux si ce genre d’intervention devait se banaliser !………….