Les amendements au projet de loi sur le tourisme, déposés en catimini au Sénat pour autoriser le travail dominical, ont été retirés. Hervé Maurey et Yves Pozzo di Borgo (Union Centriste) ont renoncé à leurs amendements sous les feux croisés de la gauche et du gouvernement, lors d'un débat très animé dans un hémicycle inhabituellement garni (procès-verbal). Le secrétaire d'Etat à l'Economie Hervé Novelli s'est lancé dans un plaidoyer vibrant en faveur du travail du dimanche, s'engageant "en échange" du retrait des amendements à le "réformer" mais par "une réforme globale".
"Je voulais vous l'indiquer avec force, le gouvernement est parfaitement déterminé à ce qu'il y ait une réforme de la législation sur le travail du dimanche mais ce débat doit être tranché au grand jour et partout en France pas seulement dans les zones touristiques [et pas] au détour d'un article".
Le gouvernement a été dans un premier temps favorable à ces amendements avant de se raviser devant la levée de bouclier de la gauche, de nombreux députés UMP et du chef de file des députés Nouveau Centre, François Sauvadet. Il faut noter la ferme opposition du sénateur MPF Bruno Retailleau (lorsque le président du Sénat lui a donné la parole, Gérard Longuet a crié "A la messe !") :
"Sur le fond, beaucoup à droite estiment, comme moi, que c'est un sujet de société. La crise est la conséquence d'un dérèglement : la logique purement financière a tué toute autre considération. Ce n'est pas le marché qui doit réguler l'activité de l'homme, mais l'homme qui doit réguler le marché ! […] Ouvrir le dimanche, c'est accepter que le marché impose son rythme à l'homme. […] En temps de crise, le plus précieux, c'est le lien social. Or le repos dominical est l'occasion de tisser ce lien. Voulons-nous une société uniquement marchande, composée de consommateurs, ou une cité de citoyens debout ? Il faut protéger le dimanche comme un moment essentiel, de respiration, où les associations, les familles se retrouvent, où l'homme peut exercer une activité autre que consommer et produire. […] Allons-nous consacrer le primat de la consommation et de la production sur toute autre activité humaine ? Le débat est là".
Eric
Heureusement qu’il y a quelques sénateurs qui ont du bon sens comme Bruno Retailleau… mais ils sont trop peu nombreux malheureusement.
jda
merci au sénateur Retailleau d’exprimer ce que beaucoup d’entre nous pense
nous devons être vigilant sur ce sujet qui revient……
Kevin
Je suis d’accord. Parlant en tant que Britannique, je peux vous dire que, une fois que vous renoncez à dimanche sur le marché, vous ne serez jamais le récupérer.