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Culture

«Très Saint Père, rendez nous l’Écriture, le catéchisme et la messe»

«Très Saint Père, rendez nous l’Écriture, le catéchisme et la messe»

Ce 31 juillet 2023, nous n’oublions pas le 10eme anniversaire du rappel à Dieu de Jean Madiran. De Père Ipsum, ob, dans Perspective Catholique, site d’information suisse :

Seuls les plus anciens lecteurs de Perspective Catholique se souviennent de cette demande cent fois renouvelée par celui dont nous commémorons ce 31 juillet le dixième anniversaire de la mort, Jean Madiran.

Et pourtant chères jeunes générations, si 16’000 pèlerins ont marché vers Chartres à la dernière Pentecôte, il fallut des maîtres de la trempe de Jean Madiran. Un vrai combattant de la Foi Catholique, un amoureux de la messe ancienne, un défenseur intrépide de la France Catholique.

Pendant toute sa vie, il fut presque un inconnu des médias mais le monde catholique, vraiment catholique, sait ou doit savoir ce qu’il lui doit.

Né en 1920, Jean Arfel (de son vrai nom) va militer très tôt au sein de l’Action Française et fut vite repéré par Charles Maurras en raison de ses rares capacités intellectuelles et morales.

C’est en 1946 qu’il rejoint la célèbre École des Roches repliée à Maslacq et dirigée par l’un des frères Charlier, André. Il y fut professeur de philosophie et eut comme élève le futur fondateur du monastère du Barroux, Gérard Calvet.

Ce dernier entra très jeune à la nouvelle fondation d’En Calcat dans le petit village de Madiran. D’où l’un des pseudonymes de notre auteur, les autres étant aussi des petits villages du Béarn: Lagor ou Castetis.

Toute sa vie, Jean Madiran restera très lié avec le fondateur de l’Abbaye du Barroux où il séjourna de nombreuses fois. Notre auteur fut aussi un grand admirateur de Mgr Marcel Lefebvre. Même si, en 1988, au moment du sacre des quatre évêques, il ne le suivit pas, des années plus tard, à l’occasion de la parution du film consacré à la vie de l’ancien Archevêque de Dakar, le fondateur de la revue Itinéraires précisa sa pensée:

“Moi, à l’époque, je n’étais pas capable de porter un jugement. Aujourd’hui, il m’est difficile de trouver qu’il a eu tort. (…) A l’époque, j’ai refusé de porter un jugement. (…) mais aujourd’hui je pense qu’il est difficile de trouver qu’il ait eu tort à 100%, et même à 50%.”

L’œuvre de Madiran est très importante. Permettez moi de retenir la fondation de la Revue Itinéraires en 1956; cette revue paraîtra dix fois par an avec des collaborations prestigieuses comme celles de Marcel de Corte, du Père Calmel, de Gustave Corsao, d’Henri et André Charlier, Henri Pourrat, de Bryan Hougton et de tant d’autres. Il y dénoncera les attaques du Saint Siège contre la Fraternite Saint Pie X. Il publiera une version du Catéchisme du Concile de Trente et de Saint Pie X.

Cette revue paraîtra jusqu’en 1996 et s’arrêtera faute de financement mais aussi de lecteurs.

L’autre grande fondation de Jean Madiran est celle, avec quatre amis, du quotidien Présent qu’il dirigera d’une main ou plutôt d’une plume de maître. Nous attendions ses éditoriaux avec impatience. Ils étaient précis, ciselés, cinglants souvent. Ses ennemis politiques et religieux n’avaient qu’à bien se tenir. Ils ont été recueillis dans deux volumes sous le titre de Chroniques sous Benoît XVI. Malgré le passage des ans, ces textes conservent tout leur intérêt et ils expliquent bien de nos maux actuels tant politiques que religieux (chez Via Romana, Paris). En un mot, dans le cadre d’un un court article comme celui que nous lui consacrons, Jean Madiran fut un grand penseur, pamphlétaire, combattant du XXe siècle.

Il eut la grâce de vivre les dernières années de sa vie sous le Pontificat de Benoit XVI ; il connut le Motu Proprio du 7 juillet 2007 libéralisant enfin la messe avant le despotique Motu Proprio Traditionis Custodes.

Ses funérailles furent à la mesure de l’incompréhension de l’œuvre de ce géant. Nous étions quelques uns à la Chapelle Notre Dame des Armées pour prier pour l’âme de notre ami et entourer sa veuve si présente auprès de lui surtout pendant les dernières années de sa vie.

Ce fut le successeur du cher Dom Gérard, le TRP Louis-Marie de Geyer d’Orth qui célébra la messe et prononça l’oraison funèbre. Que de la Haut, notre maître et ami veille sur le petit troupeau qui continue à réclamer au Saint Père «Rendez nous l’Écriture, le Catéchisme et la messe».

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