De Bernard Antony :
C’est en 1973 que parut « le camps des saints » du grand écrivain et fidèle ami Jean Raspail. Avec, chaque jour un peu plus, les vagues déferlantes de ce que j’ai appelé la « tsunamigration », on peut mesurer, si on le lit ou si on le relit, combien ce roman d’anticipation fut magistralement prophétique.
Du sud vers le nord, de l’orient vers l’occident, cent fois, mille fois plus lors de ce que l’on appelait dans les livres d’histoire de nos écoles du temps jadis, « les grandes invasions barbares », Indiens, Africains, Nord-Africains, Turcs, Caucasiens de toutes ethnies et de toutes races viennent s’échouer sur nos rivages, les uns pour s’y fixer par centaines de milliers comme en notre Provence, les autres pour exiger à terme de pouvoir continuer après la traversée de la France vers quelque destination outre-Manche.
On apprend ces jours-ci que pour éviter, coûte que coûte, comme dirait le chef de l’Etat, l’incessante reconstitution de la « jungle de Calais » et autres zones de non-droit toujours plus dangereuses pour nos compatriotes du Nord et du Pas-de-Calais, le gouvernement macronéronien entend désormais « proposer » aux migrants des « hébergements d’urgence ». Comment ne pas comprendre qu’il s’agira en réalité de l’institution d’une zone de transit de plus en plus vaste mais que l’on aménagera et censée devoir être contrôlée ?
Et c’est ainsi que nos côtes septentrionales pourraient bientôt, vues de loin, bien sûr, évoquer ce qu’elles furent sous le Premier Empire, quand elles étaient parsemées des camps de la Grande Armée en attente de débarquement sur les rivages de la perfide Albion.
Mais la ressemblance s’arrête là, car les migrants venus de toutes parts, et sans que leur agglutination puisse ressembler en quoi que ce soit à une armée disciplinée, ne recevront aucun ordre impérial de repartir vers quelque conquête de la Russie ou de retourner dans leurs pays.
On peut lire sur cet immense et hélas durable phénomène que la faute en incombe aux passeurs. Ces derniers en effet, des côtes de Turquie, à celles de Lybie tirent partout de grands profits de ce que les « migrants » doivent leur payer.
Curieusement d’ailleurs, car ces migrants, réputés très pauvres, ont pu se doter des très fortes sommes requises par leurs exploiteurs.
Mais entend t-on jamais évoquer des captures, procès et condamnations de ces derniers ?
La France, l’Espagne, l’Italie, la Grèce, sont-ils des Etats à ce point impuissants qu’ils ne puissent les intercepter et s’en saisir après les débarquements de leurs « passagers » ?
On le voit bien les dangers de la tsunamigration ne tiennent qu’à l’idéologie immigrationniste qui débilite nos Etats et leurs magistratures.