Nicolas Hellemme nous propose sa synthèse quotidienne sur la situation en Ukraine vue par les officiels russes :
Dans la nuit du 12 au 13 mars plusieurs missiles russes de longue portée sont tombés sur la base de Yavoriv, un ancien champ de tir pour chars devenu base de formation de l’armée ukrainienne par des troupes de l’OTAN, depuis 2005. Depuis quelques semaines c’est là que sont concentrés les mercenaires recrutés soit par des compagnies de sécurité privée occidentales, soit au sein de la Légion ukrainienne, qui recrute des gens même sans expérience militaire, payés au lance-pierre, et auxquels on fait croire qu’ils vont pouvoir impunément aller tirer du russe aux portes de Kiev, après avoir fait 15 jours de formation accélérée.
La réalité militaire s’est chargée de leur rappeler qu’il n’en était rien. Bien renseignés, les Russes ont notamment détruit un des dortoirs où étaient regroupés les volontaires de la légion étrangère ukrainienne – il y a selon les ukrainiens, 35 morts, selon les mercenaires eux-mêmes, entre 180 et 200 morts. Parmi eux, au moins un Français – et d’autres ont été blessés.
Les recrutements et les classes au sein de la légion étrangère ukrainienne ont été suspendus et les recrues renvoyées dans leurs pays d’origine – pourtant, d’autres recrutements de mercenaires ou de groupes depuis diverses villes de France continuent, car les autorités ukrainiennes continuent d’accepter des recrues tout en ayant bloqué la frontière. Néanmoins, les autorités russes ont prévenu ce 14 mars à midi que « les lieux où sont concentrés les mercenaires étrangers sont tous connus et seront tous frappés. Il n’y aura pas de pitié pour les mercenaires étrangers ».
Ce 14 mars au matin, l’armée ukrainienne a tiré un missile Tochka-U sur le centre de Donetsk (DNR), qui est tombé sur le centre-ville, dans une file d’attente de la banque centrale du Donbass. Les conséquences ont été dramatiques, avec près de 20 morts et 28 blessés au moins, souvent grièvement. Ce genre de frappes ukrainiennes sur le centre-ville était monnaie courante depuis l’indépendance du Donbass il y a huit ans – mais pour les morts civils du Donbass, chaque jour depuis huit ans, il n’y a pas de titre choc dans la presse, pas d’attention des médias, pas de boycott international de l’Ukraine.
Plus au sud du Donbass, l’armée russe et les forces du Donbass ont fini de réduire les positions des ultranationalistes d’Azov qui empêchaient les civils de Marioupol de quitter la ville, et sont entrés dans les quartiers périphériques de la ville, où ils ont commencé à évacuer la population dans toutes les directions possibles – y compris vers les territoires encore sous contrôle ukrainien pour ceux qui le souhaitent, via la route de Zaporojie et Priluki au nord-ouest.
Dans la région de Zaporojie, deux navires militaires russes sont entrés dans le port de Berdiansk, avec des agents techniques à leur bord, et ont commencé l’inventaire des unités navales abandonnées par les ukrainiens, dont le remorqueur Korets et six vedettes garde-côtes qui pourraient être transmises à la flotte de la République de Donetsk (DNR) pour l’instant embryonnaire et basée à Novoazovsk. La mer d’Azov est redevenue un lac intérieur russe, et la route entre Rostov et la Crimée rouverte, pour l’instant pour le fret et comme couloir humanitaire.
Au sud-est de Kharkov les forces russes ont pris le nord et le centre-ville d’Izyum, gros pôle logistique de l’armée ukrainienne, et l’ont dépassé pour continuer vers le sud et le Donbass – ils ne sont plus qu’à 120 km des troupes qui remontent de Volnovakha et qui ont pris hier la ville d’Ugledar à l’ouest de Donetsk. Dans le nord du Donbass, la ville de Popasnaya et les quartiers est et sud de Lisitchansk ont été libérés par l’armée de la république populaire de Lougansk (LNR).
A l’est de Kiev, les forces russes ont coupé la route E-95 à l’est de Brovary et continuent à augmenter leur concentration dans ce secteur. A l’ouest, elles progressent à travers le village de Vorzel pour couper la route Kiev – Zhitomir. En ville, la situation humanitaire s’est quelque peu améliorée avec la reprise limitée du commerce et des approvisionnements en vivre, mais la situation sécuritaire reste très compliquée, comme dans toutes les villes encore sous contrôle ukrainien, du fait de la distribution sans contrôle d’armes de guerre à la population civile.
incongru
“du fait de la distribution sans contrôle d’armes de guerre à la population civile” : armes que nous retrouverons devinez où ?????
Prout
En Bolivie ?
Rabolio
Intéressant, même si..
Marcos
Oui, c’est intéressant et instructif. Il n’en reste pas moins que Poutine, le psycho-rigide, le mauvais garçon bagarreur de Léningrad, l’officier du kgb chargé de combattre les chrétiens, devenu le chef de l’Etat russe qui fait des retraites dans les monastères, a pété les plombs et se déconsidère vis à vis des gens normalement raisonnables. Face à lui, malheureusement, il y a un clown attristant, inconsistant, plébiscité par les trois-quarts des électeurs d’Ukraine, encensé par des journalistes idiots. Ce pauvre type est dépassé par les événements, incapable de prendre les décisions qui s’imposent, excitant ses pauvres administrés à jouer les héros de pacotille, et à se faire massacrer. C’est dire l’hétérogénéité, la fragilité, le côté artificiel d’un pays qui n’a pas d’existence historique et politique réelle. Même si les images que nous montrent a satiété les médias officiels sont sélectionnées, exagérées, répétitives, même si les propagandes jouent à fond, il n’en reste pas moins que les populations d’Ukraine fuient leurs villes assiégées et bombardées. Cela fait du tort à la réputation des habitants de Russie, qui sont de toute évidence mal informés et qui ne sont pas responsables de la faute originelle de leur Chef. Qu’on en finisse avec ces irresponsables !
Prout
Merci pour ce commentaire stupide
Dans cette affaire Poutine agit avec honneur. Il suffit de regarder ses interventions, on se rend compte qu’il est très au-dessus de tous les chefs d’Etat et qu’il garde, au contraire des stupidités que vous assenez, la tête froide.
Et ça, c’est objectif
CesarevitchAlexei
Comment le pékin de base peut-il avoir un avis autorisé s’il se limite aux mensonges grossiers des médias français ou occidentaux qui ne donnent la parole qu’aux Ukrainiens ou aux Américains ? Tous nos journalistes et experts autoproclamés (Patrick Martin Genier au premier chef) n’ont aucune déontologie et devraient rougir de se comporter de la sorte…Honte à eux !
GD0000
Quelques considérations concernant le siège de Marioupol :
1°) L’encerclement de cette ville par les Russes a été bouclé dès le 3 mars selon les dires mêmes de l’état-major russe. Or je constate que c’est seulement le 14 mars que les troupes russes auraient enfin pénétré dans les “quartiers périphériques” de cette ville (430 000 habitants et 245 km2), soit plus de 10 jours après la mise en place du siège. Dans les “quartiers périphériques” seulement !!! Ce qui laisse donc penser que la prise du centre-ville et le contrôle de cette ville risque, à ce rythme, de durer encore un sacré bout de temps…
2°) J’ai lu sur le blog de Xavier Moreau (pro-russe) que Marioupol serait une ville plutôt russophone et russophile, et que sa population étaient donc en quelque sorte retenue contre son gré dans la ville par les troupes UK, lesquelles utiliseraient ainsi les malheureux civils comme boucliers humains… Or curieusement, je constate que les civils récemment évacués l’ont été notamment vers le nord-ouest, vers la zone contrôlée par les UK donc. Si vraiment cette population était russophone et russophile, pourquoi alors a-t-elle choisi de se réfugier en “zone ukronazie” (pour reprendre les termes de M. Moreau) et non pas vers la Russie ou le Donbass ???
Marcos
Les civils évacués n’avaient probablement pas le choix d’aller ailleurs que vers le nord-ouest en zone ukronazie, où le chaudron russe risque de les enfermer. On a connu la même chose dans le nord-ouest de la Syrie où s’est constituée la poche d’Idlib. La journaliste Liseron Boudoul, de TF1, qui travaille en zone russe du Donbass, signalait des arrivées au compte-gouttes de réfugiés de Marioupol canardés au passage par les Azov. Selon certaines sources, aujourd’hui, les Azov seraient neutralisés à Marioupol.
Ydelo
Vous avez entièrement raison sur le premier point, mais je ne suis pas entièrement convaincu par le deuxième.
Marioupol ayant la mer à son sud-est, les habitants ont en simplifiant le choix entre le nord et l’ouest pour quitter la ville. Ces zones sont d’ailleurs contrôlées par les russes sur plusieurs dizaines de kilomètres
Marcos
Moi, sur la carte, je vois quatre routes possibles pour sortir de Marioupol :
– vers Rostov, en Russie, à l’est
– vers Donetsk, dans le Donbass, au nord
– vers Zaporijjia, sur le Dniepr, au nord-ouest
– vers Berdiansk, Melitopol, Odessa, à l’ouest.
La seule destination encore ukrainienne, c’est Zaporijjia, et c’est probablement par là qu’il y a un couloir humanitaire toléré par les milices “ukronazies”.
D'Haussy
Plus de gay pride à Kiev.
Astragal
CesarevitchAlexei : C’est exact. mais la vérité transparaît tout de même malgré les médias.J’en veux pour signe cette personne qui signe Genko sur BV: elle a bien signalé que les Ukrainiens relevant du patriarchat de Moscou étaient harcelés, malmenés par ceux de l’ église auto-céphale. Qui d’autre qu’elle ( ou que lui) pouvait le porter à notre connaissance ?
Marcos
Il faut que tout le monde dépose les armes : russes et ukrainiens. Il faut aussi que les occidentaux et atlantistes cessent de fournir des armes. Malheureusement, l’armée régulière ukrainienne me semble assez fantomatique. On ne voit jamais le moindre porte-parole de la dite armée. Zelensky, dans ses bunkers, en tenue débraillée, tenant des propos ineptes, n’a jamais à côté de lui un conseiller militaire, ou une carte des opérations. Le régiment Azov existe toujours, n’en déplaise aux commentateurs télé. Peut-être sous un autre nom, peut-être accompagné d’autres régiments jusqu’au boutistes. Le généralissime ukrainien, s’il existe et s’il parvient à se désolidariser de ces milices combattantes, serait bien inspiré de proposer un armistice pendant que c’est encore possible. Toute ressemblance avec d’autres événements similaires ne serait que pure coïncidence.
Ydelo
En toute franchise, il y a au moins autant de propagande sur ce sujet dans les médias européens que dans les médias russes. Les médias russes étant censurés, il me semble utile d’avoir les deux sons de cloche
Ydelo
Je suis en désaccord avec votre point de vue : “écraser le peuple ukrainien sous les bombes, les chars et les missiles, à ravager méthodiquement les villes les unes après les autres” ; c’est ce que prétendent les médias en montrant en boucle quelques images très ciblées, mais en comparaison des pratiques des américains, ou, pire, de la seconde guerre mondiale, il y a relativement peu de civils tués (même si c’est toujours trop), et les villes ne semblent pas tant ravagées que cela.
Cela explique la relative lenteur de la progression russe. Si Poutine avait voulu procéder de cette manière, la guerre en Ukraine serait déjà finie
ThMortier
Effectivement, il y a beaucoup de propagande de part et d’autre. Cependant, j’ai quand même l’impression que la progression des troupes Russes se fait en épargnant au maximum les vies humaines, ce qui serait tout à fait dans l’intérêt des Russes, d’ailleurs.
Dans cette guerre, je préférerais une victoire des Russes, la plus rapide possible, qu’une victoire de l’OTAN, car il me semble que les Russes sont plus légitimes que les Atlantistes, et je viens “en même temps” de m’inscrire pour héberger des réfugiés ukrainiens via le secours catholique.