Joël Granier, maire socialiste de Morières-les-Avignon, a pris un arrêté interdisant les rassemblements à certaines heures dans certains quartiers de sa commune, proche d’Avignon :
"Il y a quelques années, c’était simplement des rassemblements de jeunes qui faisaient pas mal de bruit mais il n’y avait rien de méchant. Sauf que depuis quelques mois, l’alcool, et parfois les stupéfiants, s’en mêlent et ces jeunes deviennent agressifs quand des riverains excédés leur demandent de baisser le ton. Comme on m’a souvent interpellé sur ce thème lors de la campagne municipale, j’ai décidé, fin mai, de prendre un arrêté car malheureusement, ils ne comprennent que cela ! Il ne se passe pas une semaine sans que nous recevions une lettre de plainte. Certains riverains m’ont même affirmé qu’ils ne parvenaient plus à dormir."
Jean-Luc Martin, le chef de la police municipale, renchérit :
"Quand ils leur demandent de se calmer, les jeunes leur balancent parfois des cannettes de bière sur les fenêtres ou sur les toitures"
Depuis la mise en place de cet arrêté, une dizaine de procès-verbaux de 11€ ont été dressés à des récalcitrants.
"On joue vraiment le jeu. On dialogue, on prévient et puis on verbalise le cas échéant."
Selon le chef de la police municipale, l’arrêté a quelque peu calmé les voyous.
coco
C’est peut-être un petit début de l’installation de la “movida” qui rend les nuits des fins de semaine infernales dans certaines villes espagnoles (Séville, par exemple): sous prétexte que l’alcool est trop cher dans les bars les jeunes se rassemblent dans tel ou tel quartier (ça change souvent) et mènent une sarabande infernale, autoradios à fond, cris, saouleries, urine sur les portes ,etc. Les habitants sont obligés de supporter sous peine d’insultes et dégâts.La police n’intervient pas pour ne pas “envenimer”. La mairie tente d’inciter ces jeunes à se regrouper dans des endroits aménagés et non dérangeants pour les citoyens lambda, au bord du fleuve par exemple mais cette folle jeunesse n’en fait qu’à sa tête. Il faut voir le triste spectacle de certains endroits emblématiques de Séville transformés en dépotoirs les lendemains matins: la voirie passe très tôt pour que les touristes ne soient pas écoeurés par les déjections, les bouteilles et canettes abandonnées un peu partout. Les épiciers ne se plaignent pas: ils ont inventé un nouveau produit, un assortiment de boissons alcoolisées et de coca tout prêt en sacs de plastique , qui se vend très bien. Pourtant ces “jeunes” sont parfois trentenaires, il y a parmi eux beaucoup de fils et filles de “bonne famille” qui ne se comportent pas en voyous les jours de la semaine, mais c’est ainsi. La faute en revient aux municipalités qui n’ont pas voulu sévir quand la movida, qui était une tradition (la vie nocturne est très intense en Espagne) mais qui n’était pas devenue une calamité, a commencé à dégénérer après le franquisme. C’est pourquoi la réaction de la mairie de Morieres-les-Avignon est excellente: c’est dès le début qu’il faut réagir sinon la police municipale n’osera même plus s’aventurer de nuit dans les quartiers pollués. J’ai parlé de Séville car j’y ai vécu et j’ai vu de mes yeux ce phénomène mais d’autres villes en souffrent.