Le P. Henry Donneaud, dominicain de la province de Toulouse, jusqu’alors assistant religieux de la communauté des Béatitudes, a été nommé le 30 septembre par le Préfet de la Congrégation des Instituts de vie apostolique commissaire pontifical. Sa tâche principale sera de guider la communauté dans la redéfinition de ses statuts. Il est interrogé dans Famille chrétienne :
"Au début, la communauté des Béatitudes était principalement composée de laïcs, qui voulaient vivre en communauté la radicalité de l’Évangile. Puis, sont venus en son sein des hommes et des femmes qui se sentaient appelés au célibat consacré, et qui se sont mis à porter l’habit. Ceux-ci sont devenus majoritaires. C’est une grâce, mais cela posait des problèmes, parce qu’on ne peut pas demander à des laïcs de gouverner des religieux, pas plus que le contraire. L’Église est soucieuse de respecter la grandeur de chaque état de vie. La théologie du mariage exige la souveraineté des époux, alors qu’un religieux abandonne sa vie entre les mains d’un supérieur. Ils ne peuvent donc pas avoir le même « berger ». […]
La communauté a subi une vraie hémorragie ces dernières années, un bon tiers des membres est parti. Ce processus a créé un certain choc chez beaucoup. […] La communauté des Béatitudes est loin d’être la communauté nouvelle la plus atteinte. Elle ne comporte pas de vice de fond général. Sur le rôle du « berger », un processus de clarification est nécessaire. Certains germes soixante-huitards ou idéalistes caractéristiques d’une communauté toute jeune disparaîtront. Je pense que la notion même de berger n’existera plus dans les nouveaux statuts, puisque les états de vie auront des branches distinctes. Quant au fondateur Ephraïm, à ma connaissance, il ne fait plus partie de la communauté, tout en restant considéré et respecté comme le fondateur."
bergstein
« La théologie du mariage exige la souveraineté des époux » : NON.
Cette expression n’a JAMAIS été employé par un représentant quelconque du magistère de l’Eglise. Elle est même contraire aux données les plus élémentaires de la Foi catholique.
En effet, est souverain celui qui n’a pas de supérieur, ou à tout le moins celui qui ne reçoit pas de loi d’un supérieur. Ainsi, l’homme n’est pas souverain, puisqu’il reçoit sa loi de Dieu (et généralement d’autres hommes). Les époux, leur famille, sont eux aussi, en tant que tels, soumis à la loi divine et à la loi ecclésiastique (ainsi qu’à certaines lois humaines, d’ailleurs !). Les époux ne sont pas souverains dans leur foyer. Dire ceci, c’est se situer dans l’exacte optique de la franc-maçonnerie (dont l’un des axiomes est que l’homme est souverain dans sa vie), c’est se situer dans le mensonge du démon “vous serez comme des dieux”.
Dieu SEUL est souverain.
L’homme n’est pas souverain de sa vie.
Le peuple n’est pas le souverain politique.
Les époux ne sont pas souverains dans leur foyer.
Tous sont soumis à différentes lois, à commencer par la loi divine.
[Vous allez chercher midi à quatorze heure me semble-t-il : l’une des conditions de validité du mariage est la liberté des époux. Et le Magistère de l’Eglise enseigne que les parents sont les premiers éducateurs de leurs enfants.
C’est dans ces sens qu’il faut comprendre le terme souveraineté.
Mais vous semblez ignorer l’un des principes fondamentaux qui est celui de la subsidiarité.
Vous m’obligeriez en étant plus prudent dans vos commentaires à l’avenir. Merci
MJ]
Denis Merlin
“La théologie du mariage exige la souveraineté des époux,”
Comme cela fait du bien de lire cela. La notion de souveraineté s’apprécie en l’occurrence par rapport évidemment aux matières que doivent traiter les époux (leur vie commune, l’éducation des enfants, l’entr’aide mutuelle). Il ne doit pas y avoir d’autorité parasite. Moi-même victime de l’autorité parasite de l’intégrisme, je sais de quoi je parle.
La phrase du Père s’apprécie par rapport au contexte, il n’a évidemment pas voulu dire que les époux étaient libres de s’entre tuer ou d’entreprendre de tuer leurs enfants (etc.) Un peu de bienveillance et de bon sens, merci.
Les époux sont souverains dans leur domaine de compétence, pour ce qui concerne leurs affaires. D’ailleurs toute autorité souveraine humaine, n’est souveraine que dans cette limite (sinon, c’est du totalitarisme).
Moi j’ai été très enthousiaste en lisant que les “époux sont souverains”, c’est très vrai. Ils sont souverains et égaux.
Merci, mon Père et merci monsieur Janva.
Mingdi
“La communauté des Béatitudes est loin d’être la communauté nouvelle la plus atteinte. Elle ne comporte pas de vice de fond général.” Ah bon! Et quelles sont les plus atteintes? Quels sont ces “vices de fond”?
senex
Intéressant débat sur la légitimité des pouvoirs,tout à fait dans l’actualité.C’est vrai que Dieu est le Seigneur,le Maître de Son Domaine (Dominus)Mais Il a délégué des pouvoirs à l’homme pour procréer et pour dominer sur la nature.L’évangile dit : tout pouvoir est donné d’en haut (et non tout le pouvoir et reste en haut).Le jugement porte sur la façon dont l’homme utilise ce talent de pouvoir à lui confié,pour la gloire de Dieu ou pour sa gloire personnelle.C’est tout le mystère du don de la liberté d’usage,et de la hiérarchie des pouvoirs.Cette hiérarchie chrétienne est le contraire de celle du monde.Celle du monde met le petit au service du fort.La hierarchie chrétienne est de mettre le fort au service du faible.C’est toute l’essence de la DCE.Mais comme dit la sagesse populaire” Meunier est maitre en son moulin…!”Merci
athos
il était tant que l’église mette de l’ordre dans une communauté qui avait pris un tournant sectaire. J’ai l’exemple d’une amie qui en est sortie psychologiquement détruite. Je ne comprends pas la complaisance dont l’église a fait preuve pendant trop longtemps à l’égard du pseudo frère ephraïm.
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Le bon Père parlait de la souveraineté des époux par rapport au “berger” de cette drôle de communauté “religieuse”, qui intervenait dans les histoires de ménage…
Gustave Minet
Le vice de fond des Béatitudes, c’est celui de toutes les communautés “charismatiques” : leur illuminisme pentecôtiste, qui est fondamentalement protestant, donc anticlérical. Ce n’est pas le fait de cohabiter avec le catholicisme qui a transformé le Renouveau charismatique en mouvement catholique. Même quand il prend des allures traditionalistes, il reste opposé à l’esprit du Concile de Trente, notamment dans son refus d’admettre la supériorité du célibat consacré sur le mariage. S’il a réussi à se faire une place dans l’Eglise, c’est à la faveur de l’anarchie théologique qui a suivi Vatican II. Une communauté où se mélangent égalitairement des prêtres, des religieux et des laïques, sous la conduite d’un “berger” (pour ne pas dire : un pasteur) laïque, c’est une aberration à laquelle n’est comparable que l’idée d’un mariage chrétien où le mari n’est plus le chef de sa femme.
Arwenn
Mon commentaire ne porte pas sur l’article lui-même mais sur le commentaire de “Gustave Minet”.
Je ne suis pas très calée là dessus mais il ne me semble pas que l’Eglise enseigne que le célibat consacré est supérieur au mariage…
Ne dit-elle pas que ce sont des vocations différentes mais qui peuvent être belles toutes deux et être des chemins de sainteté?
Les deux vocations sont nécessaires et Dieu appelle ses ouvriers comme Il le veut.
Mingdi
Le vice de fond c’est peut-être tout simplement l’illuminisme. On ressent au fond de soi comme une sorte d’étincelle de vérité et le berger en soufflant dessus avec son bouffadou déclenche un feu ronflant. Le tout c’est de savoir si le berger en question n’est pas au mieux un charlatan, au pire un suppôt de Satan. Auquel cas le feu peut devenir inextinguible et s’accompagner de pleurs et de grincements de dents.
Clotilde
@ Gustave Minet : refuser le mouvement charismatique, c’est remettre en cause beaucoup de papes, de grands saints d’avant et d’après le concile de 30, qui priaient en langues, dansaient pour leur Créateur et Sauveur, guérissaient au Nom de Dieu (Saint Louis par ex, et plus proches de nous Padre Pio, Marthe Robin, Paul VI, Jean-Paul II, Mère Teresa…), c’est ignorer le Père Cantalamessa (un nom pareil ne s’invente pas !), prédicateur de la maison pontificale, le père Joseph Lemaire (Solesmes, on ne peut pas vraiment dire que les bénédictins soient issus du courant charismatique) et beaucoup d’autres encore.
L’Eglise a toujours été charismatique puisque animée par l’Esprit. Les plus proches de Dieu sur terre nous apprennent que pour le connaître nous avons besoin de la Tradition et d’une rencontre personnelle qui ouvre un chemin de charismes.
Quant à la signification de “chef”, je ne sais pas laquelle est la vôtre, mais pour moi il n’y a aucun problème à ce que l’époux et l’épouse soient égaux, tout en maintenant que l’époux est le chef… Relire Saint Paul à ce sujet, mais jusqu’au bout !!!
athos
le seul problème, clotilde, c’est que le frère ephraïm venait du protestantisme, tenait des propos très ambigus sur le nouveau testament et prônait le retour à l’ancien. Le tout accompagné d’un discours invitant les membres de la communauté à la rupture avec le cercle familial! J’ajoute que je suis toujours très mal à l’aise avec les charismatiques en général, tant leur conception du catholicisme tend à nier toute une partie de celui-ci(l’aristotélisme chrétien et saint Thomas d’Aquin notamment).
Clotilde
@athos : J’ai l’impression que les papes ont moins peur que vous… Pour ma part, les plupart des charismatiques que je rencontre sont dans ce courant parce que leurs paroisses se détournaient de la foi catholique et viraient souvent protestantes sans le savoir ! Par rapport à Ephraïm lui-même et les Béatitudes en particulier, je ne suis pas autorisée à en débattre, étant très peu informée sur la question. Mais je suis très à l’aise avec l’Emmanuel, qui en plus de vocation sacerdotale a donné des évêques, et les mouvements de prière oecuméniques ou autres conventions charismatiques qui ne me semblent pas nier l’Eglise, mais sont l’occasion de prier avec des protestants. Des communautés très tradi dans la forme et l’apparence y vont régulièrement…
athos
vous savez aussi bien que moi que la mansuétude du vatican à l’égard des charismatiques n’est due qu’à la nécessité de ne pas perdre de brebis et de grossir les rangs. Et d’ailleurs l’église fait tout pour “catholiciser” ces mouvements, dont je maintiens que certains flirtent avec une forme d’hérésie par rapport aux dogmes de l’église apostolique et romaine.
Mingdi
Clotilde, vous priez avec les protestants? Prière de ranger son chapelet alors. Il m’est arrivé jadis de participer avec des cathos tradis à des opérations anti-avortement en compagnie d’évangélistes. Chaque groupe priait de son côté : impossible de faire autrement.
trahoir
Tous les charismatiques ne sont pas fous mais tous les fous sont chez les charismatiques.
Les fous font parfois très bonne figure…
Et ça touche aussi leurs “chefs” et autres prêtres.