Dans Un enfant dans la guerre, Louis Fontaine raconte son adolescence dans la guerre
de 39-45, au sein d'une famille française et catholique, avec un père
gaulliste, une mère pétainiste et un grand frère prisonnier :
« Ce récit, qui est celui du jeune garçon que je fus, aurait
pu être, à peu de choses près, celui de milliers d’autres… J’ai connu
l’exode, j’ai subi les bombardements, ma maison a été occupée par des
soldats allemands, j’ai fait du scoutisme clandestin, j’ai écouté, j’ai
souffert du rationnement… Ces épisodes, je les ai vécus avec le regard
d’un enfant. Ils me sont souvent apparus drôles ou romanesques, mais
quelquefois aussi tristes et poignants. Je n’ai été ni un héros, ni un
résistant, ni un collaborateur : simplement un enfant plongé dans la
guerre. »
On y lit notamment cette vérité toujours à rappeler :
"Jusqu'à l'invasion de la Russie par les forces du Reich, les nombreux exemplaires de l'Humanité ronéotypés et glissés dans notre boîte aux lettres n'étaient guère des modèles de résistance (j'en conserve encore quelques exemplaires originaux). Les communistes jouaient plus sur la lutte des classes que sur la défense de la patrie. Du reste, l'alliance de Staline avec Hitler en 1939 les avait jetés dans le parti de la non-intervention contre des prolétaires allemands, soldats malgré eux, disaient-ils, que nous étions invités à considérer comme des camarades.
Du jour où la Russie fut attaquée par l'Allemagne, le ton changea radicalement, et les communistes se muèrent en patriotes exemplaires, s'arrogeant tous les mérites de la Résistance. Nous l'avons vérifié, plus tard, par le biais des attentats. De cela, et malgré notre sous-information, nous étions conscients, mon père et moi."