Un petit exemple de minorité agissante :
"Vous avez intégré depuis longtemps que l’école publique ne fournira pas l’instruction suffisante à votre enfant lui permettant de savoir lire, écrire et compter. Vous avez aussi réalisé qu’elle n’était pas l’endroit le plus sûr pour son intégrité physique (violence à la récré) et morale (promotion de mœurs douteuses).
Vous vous êtes alors tournée vers l’école privée. Appâtée par de bonnes apparences, vous avez testé un an, pour goûter. Vous avez vite recraché : même nivellement par le bas et même religion républicaine que dans le public. La seule différence se trouvait dans le chéquier.
Alors, embryon d’esprit dissident, vous avez pensé à l’école hors-contrat. Vous avez cherché une des ces perles rares qui se multiplient dans le pays. Vous avez beaucoup cherché mais vous n’avez rien trouvé. Elles semblent s’implanter partout où vous n’êtes pas. A croire qu’elles le font exprès. Le constat s’impose : pas d’école hors-contrat pour vos enfants. Vaguement envahie par un sentiment d’injustice, vous regardez impuissante ce dernier espoir s’envoler.
Pourtant il existe une solution que vous connaissez.
L’école à la maison… Je sais, même dans vos pires cauchemars, vous refusez de l’envisager. J’entends bien vos
prétextesraisons : ce n’est pas possible pour moi… Il faut de l’argent, il faut du temps. C’est prendre des risques (oui au moins cinq évoqués ici) et puis il faut être patiente, pédagogue, hyper organisée, ne pas avoir de bébé, etc… La liste est longue. C’est normal, la nature se révolte à l’idée de perdre un confort si précieux.En fait, vous êtes un peu comme Jeanne au milieu de ses moutons quand elle réalise ce qui l’attend. Vous luttez, vous refusez, vous étouffez la petite voix (bon nous c’est juste celle de notre conscience pas celle de Saint-Michel & Co mais la comparaison tient quand même). Vous préférez filer la laine et garder les brebis plutôt que d’aller au combat. C’est quand même beaucoup plus pépère. Oui mais votre problème ne se règle pas à la voix passive. N’attendez pas que les choses bougent, agissez. N’attendez pas l’ouverture d’une école hors-contrat au bout de votre rue, soyez l’école. Cessez de tergiverser. Vous ne faites que repousser l’échéance. Ce qui est dommage parce que la maternelle est le moment idéal pour faire ses armes.
Soyez une de ces minorités qui agissent comme c’est expliqué ici (soirée débat « Débrancher mai 68 » rediffusée sur TVLibertés). Il y était question de notre volonté actuelle d’offrir une éducation, une culture, une formation solide aux jeunes. Et tout en écoutant Marion Maréchal, invitée parmi d’autres, je ne pouvais m’empêcher de penser que l’école à la maison est une de ces (faibles) minorités agissantes dont elle parle, un moyen sûr et efficace de développer une intelligence méthodique, un esprit critique et une capacité de discernement chez nos enfants. (En tout cas quand on choisit un cours par correspondance de qualité, en particulier sur l’étude de la langue française).
Que ce soit clair, je ne prétends pas être de « ces minorités agissantes qui écrivent l’Histoire » comme je l’ai entendu. Mais quand mon bonhomme de 10 ans me dit en refermant Dialogues des Carmélites : « Maman lis-le jusqu’au bout, il est trop bien », je me dis que tout espoir n’est pas perdu pour les générations futures. Un enfant qui lit sera un adulte qui réfléchit. Le but de l’école à la maison n’est pas de former des intellectuels purs, une espèce d’élite déconnectée des réalités. En ce qui nous concerne, les aînés veulent être paysans comme leur père… Ce mode d’instruction nous a permis de quitter un système qui condamne les élèves à devenir soit des intellectuels dépourvus d’adresse soit des artisans illettrés."