Extrait du Permanences n° 480-481 :
La «christianophobie» est un fait prévisible («vous n’êtes pas du monde », «trouvera-t-on la foi sur terre ?», «bienheureux …») et sa manifestation est violente avec des milliers de morts chaque année. Les chrétiens sont la communauté la plus persécutée dans le monde. Mais la « christianophobie » prend des formes plus élaborées d’hostilité envers la religion, qui, «dans les pays occidentaux, se manifestent parfois par le reniement de l’histoire et des symboles religieux dans lesquels se reflètent l’identité et la culture de la majorité des citoyens. Ces attitudes alimentent souvent haine et préjugés et ne sont pas cohérentes avec une vision sereine et équilibrée du pluralisme et de la laïcité des institutions, sans compter qu’elles peuvent empêcher les jeunes générations d’entrer en contact avec le précieux héritage spirituel de leurs pays» [Benoit XVI – Liberté religieuse -chemin vers la paix – 1er janvier 2010].
Cette hostilité bénéficie de la solidarité active du politiquement correct et des médias avec les plus grosses ficelles de la désinformation pour cantonner la foi dans le domaine privé. […] La «christianophobie» profite aussi de la lâcheté des responsables politiques qu’elle terrorise. «Si tu le relâches, tu n’es pas l’ami de César ….». […] L’injustice de la « christianophobie » pèse sur les chrétiens mais nuit aussi gravement à tous les hommes. D’une certaine manière le chrétien sait que c’est difficile et connaît le « prix à payer ». En acceptant l’humiliation, de souffrir et de perdre sa vie, il sait qu’il n’y a pas plus grande preuve d’amour. […] Un Etat qui laisse persécuter les chrétiens se détruit lui-même car la liberté religieuse est au fondement d’un Etat de droit. S’adressant au corps diplomatique Benoît XVI déclare «la religion est une force positive et propulsive pour la construction de la société civile et politique. […] Exclure la religion de la vie publique, c’est enlever à cette dernière un espace vital qui ouvre à la transcendance. […] La société elle-même, en tant qu’expression de la personne et de l’ensemble de ses dimensions constitutives, doit donc vivre et s’organiser en sorte de favoriser l’ouverture à la transcendance.» […]
La béatification de Jean-Paul II fait résonner son message comme au premier jour : «n’ayez pas peur !…» Les chrétiens, en dénonçant les tabous de la «christianophobie», en témoignant de leur foi, assumée en dehors de la sphère privée et dans l’exercice de leurs responsabilités sociales, humaines, économiques et politiques, rendent à tous les hommes le plus grand des services : l’exercice du droit légitime à la liberté religieuse pour chercher la vérité qui rend libre."