Le cardinal australien George Pell sera jugé pour au moins une affaire ancienne d'agression sexuelle, a décidé mardi un tribunal de Melbourne, qui a écarté plusieurs autres chefs d'accusation de même nature. Le cardinal Pell, 76 ans, présent au tribunal à la lecture des attendus, a décidé de plaider non coupable. Il dément catégoriquement toutes les accusations portées contre lui.
La nature exacte des faits présumés n'a pas été dévoilée, les autorités se bornant à parler de "plaignants multiples". Le tribunal de Melbourne a entendu pendant quatre semaines des témoignages de victimes présumées.
L'avocat du cardinal a déclaré que ces accusations
"sont le fruit de problèmes mentaux, de fantasmes ou sont de l'invention pure, dans le but de punir le représentant de l'Eglise catholique dans ce pays pour n'avoir pas empêché les agressions pédophiles commises par d'autres. Le cardinal Pell a été perçu comme le visage de cette responsabilité".
Fin mars, Marco Tosatti, dans un article traduit par Benoît-et-moi, dénonçait un complot contre le cardinal :
"La police de Victoria, en effet – comme cela a été déclaré lors d'une audience – avait organisé une taskforce pour enquêter sur le prélat australien le plus connu avant même de recevoir des accusations ou des plaintes contre lui. C'est-à-dire qu'elle enquêtait sur Pell avant que quelqu'un ne le dénonce. L'incroyable admission a été faite – pour la première fois depuis le début du procès – lors de la déposition de l'un des enquêteurs qui s'est rendu à Rome pour interroger Pell.
Paul Sheridan, qui a le grade de superintendant [ndt: grade de police correspondant à nos commissaires de police], a dit aux magistrats du tribunal de Melbourne que l'enquête sur Pell a commencé en mars 2013, pour voir s'il avait commis des crimes qui n'avaient pas été dénoncés. Robert Richter, avocat de la défense, a déclaré «l'opération Tethering était une opération de recherche d'un crime, parce qu'aucun crime n'avait été signalé. C'était une opération qui cherchait un crime, et quelqu'un qui le dénonce».
Le surintendant Sheridan a admis qu'on cherchait des plaignants potentiels, et que personne ne s'était présenté plus d'un an après le début de l'enquête. Richter a alors demandé pourquoi les enquêteurs avaient mis en sourdine des accusations graves contre une religieuse et un enseignant alors qu'au contraire, ils s'obstinaient à rechercher des accusations relativement bénignes contre Pell. […]"