Dans Valeurs Actuelles, Chantal Delsol s’interroge sur l’ouverture du gouvernement :
"Si Nicolas Sarkozy n’avait été élu avec un suffrage si confortable, on aurait compris que “l’ouverture” voulait compenser un résultat mitigé. Mais offrir des fonctions aussi nombreuses à une opposition aussi perdante et décatie… on cherche à comprendre. […]
N’y a-t-il pas une incohérence à se faire élire sur des convictions pour ensuite s’entourer de responsables affichant des convictions contraires ? […] (Évidemment, c’est une tactique comme une autre que de déshabiller l’adversaire en utilisant ces ruses homériques. Je crains cependant que Nicolas Sarkozy ne le paye en désillusions dans son propre camp. Mais c’est une autre histoire). […]
Mais il pourrait arriver aussi que les décisions promises à la droite majoritaire, soient gauchies par l’ouverture. Ce qui reviendrait à une tromperie. […]
Nous confondons le consensus avec la tolérance, parce que nous sommes incapables de parler avec un adversaire sans supprimer d’abord l’adversité, c’est-à-dire les convictions qui nous séparent. La tolérance consiste au contraire à vivre en bonne intelligence au milieu des opinions diverses : nous n’avons pas appris cela. Ce qu’on appelle la politique d’ouverture est un procédé nécessaire en situation exceptionnelle, lorsque devant un danger toutes les tendances de la nation doivent ensemble sauver la société. […] On dirait que nous avons un gouvernement de salut public. Et pourtant nous ne sommes ni en guerre ni en danger. Un comportement de salut public, manifesté à temps et à contretemps, exprime le dédain de la démocratie.
MJ