Déjà mis à pied pour avoir osé révéler le Mur des cons du syndicat de la Magistrature en 2013, le journaliste Clément Weill-Raynal est aujourd’hui sanctionné pour avoir évoqué à l’antenne « l’hypothèse d’un acte motivé par l’islam radical » suite aux meurtres au sein de la préfecture de police.
Clément Weill-Raynal est l’un des premiers journalistes, pour France 2 et France 3, à arriver sur les lieux de la perquisition au domicile du tueur avec son équipe. Grâce « à des informations recueillies sur le terrain », le reporter est le premier à révéler à l’antenne que le tueur de la préfecture était « converti à l’islam ».
Le communiqué du syndicat FO indique :
« Au fil des entretiens, qui se sont déroulés dans une ambiance chaque fois plus orageuse, notre confrère s’est vu reprocher un “défaut de maîtrise à l’antenne”, en particulier d’avoir trop tôt évoqué “l’hypothèse” d’un attentat terroriste d’inspiration islamiste, ce qui, pour sa direction, constituerait une “faute”. »
Deux tournures de phrase sont en cause. Elles sont pourtant mesurées :
- « l’auteur de ce qui semble bien être un attentat »
- « l’hypothèse d’un attentat islamiste ».
Clément Weill-Raynal explique :
« Il me semble que quand on poignarde quatre policiers, c’est un attentat »
Cette hypothèse sera vérifiée et confirmée ensuite.
Pour Force ouvrière, ces « menaces et ces mises en cause sont injustifiables » et le syndicat évoque des « pressions » qui « relèvent de l’intimidation et du procès d’intention ».
Avec cette affaire scandaleuse, nous comprenons mieux l’autocensure quasi-systématique des journalistes dès qu’il y a un attentat commis par un musulman, et qui évoquent à chaque fois l’hypothèse bien pratique du déséquilibré et du couteau/camion fou. Dernièrement encore, dans son édition du 8 octobre, Libération a ainsi évoqué l’attentat commis par un immigré, qui a crié Allah au volant d’un camion :