Nicolas Senèze a commenté publiquement (sur Facebook) le fait que le cardinal Burke, préfet de la Signature apostolique, ait revêtu la cappa magna lors d'une Messe Pontificale en l'église Ste Marie de Nazareth à Rome dimanche dernier, ainsi :
"Pour ma part, j'ai du mal à ne pas voir dans ce déploiement de dent…elles et froufrous, une homosexualité refoulée".
Repris par Xavier Arnaud (responsable du Forum catholique), sur cette affirmation outrageante, Nicolas Senèze délire :
"Pourquoi ne pourrait-on pas s'interroger sur cette insistance si forte sur les dentelles souvent accompagnée d'une homophobie si agressive, d'un rapport aux femmes rarement sain et apaisé. De la même façon qu'il faudrait un peu aller plus profondément dans certains séminaires "tradis" comment le rapport à l'autorité est envisagé : cela porte beaucoup d'enseignement sur une certaine (im)maturité affective des prêtres dans ces milieux…"
Voilà une accusation extrêmement grave, de la part d'un journaliste d'un quotidien qui se veut chrétien. Ce genre d'accusation est d'autant plus délirante pour un homme qui suit l'actualité que les accusations d'homosexualité ont généralement touché des prêtres en rupture avec le magistère de l'Eglise. Par exemple, on apprend aujourd'hui que le chanoine marxiste belge François Houtart, promoteur de la théologie de la libération et figure de l'altermondialisme, a admis avoir commis des attouchements sur un mineur de sa famille il y a 40 ans. La victime, de sexe masculin, était âgée de 8 ans.
Rappel liturgique : la "Cappa Magna" est un manteau d'environ 3,5 mètres d'étoffe de laine qui fait partie de l'habillement épiscopal (6 mètres de soie pour les cardinaux). Son usage est toujours en vigueur dans le Caeremoniale Episcoporum, § 1202 :
"Les habits sont portés par les évêques à chaque fois qu'ils se rendent publiquement en une église , où qu'ils en partent, quand ils sont présents à une liturgie ou une action sacrée sans la présider, et dans les autres cas prévus par ce Cérémonial" .
Le prélat qui la revêt en est dépouillé publiquement. Puis, parement après parement, l'évêque est revêtu des habits de l'homme neuf, duquel parle Saint-Paul: la chemise, l'aube du baptême, la dalmatique de la charité, l'étole du pardon et la chasuble de la miséricorde. Enfin, revêtu du Christ, le prélat fait une seconde entrée dans l'église pour commencer la célébration eucharistique. La dévêture de la cappa est une déclaration que le pouvoir et le prestige du monde n'ont pas de place à l'autel.
Si Nicolas Senèze avait de l'honneur, il devrait s'excuser publiquement. Ou démissionner.
Addendum 1 : un prêtre me fait remarquer que la "cappa magna" ne se porte plus à Rome depuis l'Instruction Ut sive sollicit de la Secrétairerie d'Etat du 31 mars 1969. cf N° 1346 – "Magna cappa sine pelle mustina, scillicet sine hermellino, non amplius praescribitur, eademque tantum extra Urbem(seulement hors de Rome), in sollemnissimis quidem festivitatibus, adhiberi poterit". Ceci est confirmé dans le Caeremoniale Episcoporum (1984). Les NN° 64 et 1200 précisent "in dioecesi tantum" (seulement dans le diocèse). Pourquoi pas à Rome? Je crois que la raison se fonde sur le fait que la cappa magna est un insigne de juridiction. Or, c'est le diocèse du Pape et celui-ci y a la juridiction ordinaire. [23h00 : un autre lecteur me précise que le cardinal Burke a endossé la cappa dans une paroisse qui, bien que sur la commune de Rome, est extra urbaine du point de vue ecclésiastique, puisqu'appartenant au diocèse de Porto-Santa Rufina, ce qui lui donne tous les effets "extra Urbem". Il a donc agi dans le cas présent de plein droit.]
Addendum 2 : Daniel Hamiche réagit à son tour sur Americatho, notant que l'insulte à l'encontre du cardinal est particulièrement malvenue, le jour même où Benoît XVI l'a nommé membre de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, de la Congrégation pour les évêques et du Conseil pontifical pour les textes législatifs.