D'un musulman dans Le Monde à propos de la prochaine lapidation d'une Iranienne :
"En tant qu'intellectuel musulman, je dois prendre la responsabilité
de dire cela haut et fort, en m'insurgeant contre cette sentence de
lapidation au nom de la dignité de la personne humaine. Mais je ne
saurais m'en tenir à cette indignation. Si en effet la pulsion
totalitaire de la religion islamique trouve là l'une de ses expressions
les plus inhumaines, il faut y voir simplement l'une des formes les plus
radicales d'une logique générale qui a pris, au fil des siècles, le
contrôle de la vie spirituelle des musulmans du monde. Hélas !, la
religion islamique entière se nourrit de violence.Prenons l'exemple le plus actuel, celui du mois de ramadan qui s'est
ouvert le 11 août. Evidemment, nous paraissons ici au plus loin de
l'affaire de la lapidation, et aujourd'hui en France l'on n'entend guère
de critiques sur cette pratique du jeûne. Au contraire, s'est installée
sur la question une sorte de consensus angélique. Nous aurions là un
événement "entré dans la vie et ancré dans le calendrier de la nation"
et nos médias semblent incapables de faire autre chose que de célébrer
la convivialité, la solidarité, le caractère festif de cette période.Soit, mais qui soulignera en contrepartie le caractère violent de ce
jeûne total exigé de la part de tout pratiquant pubère du matin au soir
pendant un mois entier ? […] Jeûner toute
la journée, sans avoir même le droit de boire un peu d'eau, et ce
pendant un douzième de l'année, constitue un exercice de privation
radical et relève d'un ascétisme religieux de haut niveau que rien ne
justifie d'ordonner à l'ensemble d'une communauté. […] Mais force reste à la loi totalitaire qui ne reconnaît aucun droit au
choix personnel : seul est reconnu comme vrai musulman celui qui jeûne.
L'orthodoxie d'institution – les dignitaires – et l'orthodoxie de masse
– le corps communautaire – exercent là sur les comportements une double
surveillance et censure.Il n'y a peut-être pas de commune mesure entre la pratique ignoble de
la lapidation des femmes et celle du ramadan. […] Ici et là, ce qui se
manifeste est une violence infligée à la personne humaine au nom de la
religion. L'islam n'a pas commencé de dénouer le rapport qui unit la
violence et le sacré. Chacune de ses pratiques en porte la marque infamante, à des degrés
certes très divers mais toujours repérables. Les cinq prières
quotidiennes exigées à heure fixe ? Une violence morale faite au
jugement personnel d'un être humain qui pourrait prétendre choisir les
moments qu'il veut consacrer à sa vie spirituelle. Le pèlerinage à La
Mecque ? Une violence symbolique et politique par laquelle l'islam
mondial est maintenu inféodé à la tutelle du wahhabisme saoudien. […][D]e tels excès monstrueux ne
peuvent évidemment pas surgir n'importe où et il serait trop facile de
les considérer comme des phénomènes n'ayant – selon la formule consacrée
par les bien-pensants – "rien à voir avec l'islam". Ils ne sont que la grimace la plus affreuse d'une religion qui passe son temps à se caricaturer elle-même."
Jacques
Et il est encore musulman ce brave homme?
Quel message limpide…
Michèle
Bel exemple d’honnêteté, d’intelligence, de courageuse lucidité…Cet homme pourra-t-il longtemps considérer Mohammed comme un prophète et le Coran comme une parole inspirée?
tol
Ce qu’on considère comme ses piliers n’aurait rien à voir avec l’islam ?
Allons encore un dernier petit effort.
oliroy
Que le seul vrai Dieu, le Dieu des Chretiens benisse cet homme et le protége.
david
Il y a beaucoup de faux prophètes en ces temps qui sont en train de tromper le peuple tout comme Ananie au temps de Jérémie
Jr 28, 1-17
Lusso
Ces critiques sont intéressantes, mais elles mériteraient d’être nuancées. Il est périlleux, à mon sens, d’applaudir quelqu’un qui présente tout rituel religieux comme une violence faite à la dignité de la personne humaine. La religion se réduirait-elle donc à un spontanéisme individualiste, coupé de toute communauté? Bien sûr, il faut se rappeler que cette personne s’exprime à partir de l’expérience qu’elle a de l’Islam, religion dans laquelle la personne ne pèse pas lourd au regard de la communauté, de l’Oumma.L’Islam n’a pas encore accédé (le pourra-t-il jamais?) à l’équivalent de l’humanisme chrétien où s’équilibrent impératifs communautaires et respect de la personne.
Guil
De quoi se plaint-il? On est religieux ou on ne l’est pas… Si on embrasse une religion on ne le fait pas “à la carte”, pour citer un certain pape. Et si vous souhaitez tout de même construire votre version perso, “customisée” comme on dit, alors assumez le fait que d’autres ne vous suivent pas et ne vous reconnaissent pas plus des leurs… La solitude est le prix de l’indépendance.
david
S’est-il converti au bouddhisme ?
am
Un acueil de l’Etranger par le Natif véritablement pensé devrait avoir pour horizon la personne en sa poésie et en sa présence plutôt que l’exclusivité soi-disant “objectivement mesurable” de ses pratiques. Quick est vraiment l’exact opposé de cette dimension de l’accueil qu’un Natif digne de ce nom pourrait offrir (que le don soit vu dans une symbolique chrétienne ou même républicaine). Un dis-positif commercial ne fait pas un accueil humain. La prière comme le respect ne sont pas des dis-positifs.
Cambronne
Attention à l’intox. On nous endort d’un côté et entube de l’autre ! Et avec le sourir !!.