Il a été élu jeudi soir au premier tour par les conseillers de l’ordre du Grand-Orient de France réunis à Bordeaux. Il est l’une des rares personnalités visibles de cette organisation aux rituels secrets, fondée en 1728, et dont les membres ne sont pas censés révéler leur appartenance.
Pierre Bertinotti, initié en 2003 au sein de la Respectable Loge Saint-Jean au Temple de la Paix, à l’Orient de Metz, a gravi les échelons s, occupant des charges telles que Vénérable Maître (2016-2018), Orateur (2013-2016) et Couvreur (2018-2020) au sein de sa loge.
Sur le plan professionnel, après des études à HEC (1975), à l’IEP de Paris (1977) et à l’ENSPTT (1981, promotion Voltaire, où il a connu François Hollande), il a été notamment conseiller technique au cabinet de Pierre Bérégovoy (1989-1993) et chargé de mission auprès de Louis Besson (1997-1998). Il a également supervisé le contrôle financier du Fonds de Réserve pour les Retraites (FRR) et des organismes consulaires.
Depuis 2009, il enseigne la macroéconomie et l’économie d’entreprise à CentraleSupélec et, depuis 2016, il dispense des cours à l’Université de Lorraine en Master 2 Conseil Économique et Contrôle Organisationnel. Par ailleurs, depuis fin 2018, en tant que président de Theetete Concept SAS, société de « conseil en stratégie, formation et enseignement, et maïeutique », il accompagne « celles et ceux qui veulent comprendre, décrypter, décoder le monde actuel pour mieux agir au quotidien », les aidant à « développer et [à] argumenter [leurs] points de vue ».
Sur le plan électif, Pierre Bertinotti, proche de Jean-Marie Cambacérès, a servi comme conseiller municipal PS de Metz et conseiller communautaire de Metz Métropole de 2001 à 2008. Candidat à la primaire PS de 2007 en vue des municipales de Metz, Pierre Bertinotti avait été battu.
Extrait d’un entretien donné dans Le Figaro :
La laïcité est l’un des sujets clé du Grand Orient de France. Vous souhaitez d’ailleurs constitutionnaliser les articles 1 et 2 de la loi de 1905. Pour quelles raisons ?
La Constitution est au-dessus des lois. Dans le sillage de la constitutionnalisation de l’interruption volontaire de grossesse , nous estimons que la laïcité est une liberté absolue de conscience, un principe émancipateur. Dans certains pays, on voit bien que la régression à ce sujet est en marche. Nous souhaitons donc nous prémunir de ce risque en France.
Ce jeudi, l’ancien premier ministreGabriel Attal a annoncé vouloir ouvrir le débat autour de la légalisation de la GPA. Que pensez-vous de cette annonce ?
Là encore, comme le sujet sur la fin de vie , cela s’inscrit dans l’évolution du droit par rapport aux attentes de la société. Cela interpelle les francs-maçons, évidemment. C’est un défi de concilier la tradition et la modernité. Cette question sera donc nécessairement évoquée ces prochains mois à l’occasion d’une conférence.