Un sommet chrétien impromptu se tient aujourd’hui au siège patriarcal
maronite, à Bkerké, à l’occasion de la visite au Liban du patriarche des
chaldéens, Mgr Louis Raphaël Sako. Tous les patriarches orientaux,
catholiques et orthodoxes, ou leurs représentants, participeront à ce
sommet, au cours duquel les grands problèmes de l’heure seront abordés.
Il sera notamment question de Maaloula, de la présence chrétienne en
terre d’Orient, de l’avenir d’une région qui semble avoir été plongée
dans un accélérateur de particules, dans un projet de fission de ses
composantes.
Le patriarche chaldéen déplore la baisse dramatique du nombre des chrétiens en
Irak.
« L’exode a commencé avant l’invasion de ce pays, a-t-il affirmé,
à l’époque du blocus qui a duré 8 ans, et au cours duquel nous avons
été réduits à manger du pain noir. Aujourd’hui, il ne reste plus grosso
modo que le tiers des 1,5 million de chrétiens qui se trouvaient en Irak
avant la guerre du Golfe, puis l’invasion de l’Irak. Et l’exode se
poursuit, en raison de l’instabilité chronique qui marque la vie de ce
pays, où des attentats se produisent quotidiennement, fauchant des
dizaines de vies. Nous sommes très inquiets. »
Le patriarche s’interroge sur
la volonté finale des maîtres du monde qui chercheraient, dans leur
machiavélisme, à faire éclore un nouveau Moyen-Orient
« éclaté en
entités ethniques ou religieuses homogènes, et dont l’Irak serait
aujourd’hui le laboratoire avec un nord kurde, un centre sunnite et un
sud chiite, l’exode forcé des populations se faisant à coups de voitures
piégées explosant dans les souks et aux entrées de mosquées."
abcd
De toute la façon la notion de nation n’a jamais pris dans ces contrées du fait de son infrastructure religieuse. Le partage confessionnel et ethnique peut être une porte de sortie. J’ajoute que les chrétiens sont très bien accueillis chez les kurdes car ils savent très bien ce que c’est que d’être traité comme des pestiférés par tout le monde.
P.R.
Hélas les maîtres du monde sont accrochés au faux principe de l’intangibilité des frontières. Bernard Lugan a souvent démontré la nocivité de la volonté d’appliquer la conception jacobine aethnique et areligieuse de la nation dans un environnement africain. Les Etats irakiens ou syriens sont des construction récentes et artificielles, en partie issues de subdivision ottomanes. Si les états occidentaux avaient voulu faire éclater l’Irak, ils l’auraient fait depuis longtemps ou laissé faire. Car c’est au contraire parce qu’ils se sont opposés à cet éclatement que l’Irak a continué d’exister : le Kurdistan serait indépendant depuis longtemps sans cela ; mais justement les occidentaux ne veulent pas de revendications ethnique, religieuse ou identitaire. Ils ne veulent pas non plus que la Syrie ou le Liban éclatent sur la base de critères ethniques ou religieux. Il serait bien mieux pour éviter les guerres sanglantes, pour la paix civile que les Etats du Moyen Orient soient homogènes, quitte à les fédéraliser ou à les partitionner. Sans territoire à eux, sans police et sans armée, les Chrétiens seront chassés comme des lapins et de plus en plus durement. Certes, cela oblige à sortir d’un certain confort, mais les chrétiens n’ont survécu au Liban que grâce aux milices chrétiennes.
Les chrétiens doivent se battre comme ils l’ont fait au Liban ; ils ne doivent pas se présenter comme des dhimmis prêts au nom d’un patriotisme arabe qui masque qu’ils ne sont pas arabes mais araméens à se noyer dans la masse d’un Etat non religieux qui de toute façon n’existera pas car en Islam, même les prétendus états laïcs ont l’Islam pour religion d’Etat. Il y a des Etats qui protègent l’identité islamique ou juive de leur peuple, on ne voit pas pourquoi il n’y en aurait pas qui défendrait l’identité chrétienne.
Les chrétiens doivent donc réclamer leur droit d’avoir des régions autonomes, ou des Etats autonomes voire indépendants. Cela nécessite du courage mais les chrétiens du Liban ont montré l’exemple et de toute façon, il n’y a pas de choix. C’est se battre ou disparaître en fuyant dans un Occident qui s’islamise, accélérant ainsi la déchristianisation de l’Orient.
Le Pog
La déchristianisation de l’Orient est en marche nous le savons et les dirigeants occidentaux oeuvrent dans ce sens là depuis plus de trente ans. A Béthléem dernièrement, un chrétien arabe me disait sa peur au quotidient pour lui et sa famille, son angoisse permanente. Alors que dans cette ville naquit voilà plus de deux mille ans un espoir formidable pour l’humanité, aujourd’hui les chrétiens rasent les murs, essayent de se faire le plus discret possible, de se faire ” oublier “.