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Médias : Désinformation

Un numéro de L’Incorrect pour lutter contre la désinformation sur les Manifs Pour Tous. Entretien avec Ludovine de La Rochère

Un numéro de L’Incorrect pour lutter contre la désinformation sur les Manifs Pour Tous. Entretien avec Ludovine de La Rochère

A l’occasion de la parution d’un numéro Hors Série de L’Incorrect consacré aux Manifs Pour Tous, dans lequel vous pourrez notamment retrouver un entretien avec votre serviteur, nous avons interrogé la figure incontournable de La Manif Pour Tous devenue le Syndicat de la famille, à savoir Ludovine de La Rochère :

Depuis 10 ans la presse glose sur La Manif Pour Tous, certains vont même jusqu’à fantasmer… Le Hors-série de l’Incorrect est-il correct ? Restranscrit-il bien ces 10 années ?

Oui, en l’occurrence, L’Incorrect est tout à fait correct ! Et nous sommes très reconnaissants du travail exceptionnel qui a été fait par ses journalistes. C’est en effet la première fois que la vérité des faits, des positions et des arguments est écrite et publiée. L’Incorrect a en outre travaillé sur le fonds en écrivant en vérité sur les implications de la loi Taubira, rejoignant logiquement ce que nous dénonçons depuis 2012. Les personnes mobilisées, cadres et volontaires, manifestants et soutiens, peuvent être très reconnaissants à L’Incorrect !

Le fait d’avoir un vrai récit de ce pan de l’Histoire de France de ce début de XXIe siècle est en effet vraiment important, par souci de la vérité, mais aussi pour l’avenir.

De fait, la désinformation a été l’arme utilisée à bloc par les militants LGBT, aussi bien associatifs que politiques et médiatiques. Cette désinformation n’a jamais cessé parce qu’il leur fallait justifier leur revendication en nous accusant de mille maux… et mots : « Fachos, extrémistes, homophobes, haineux, radicalisés… ». Toutes ces insanités ne visaient qu’à détourner du fonds, sur lequel ils n’avaient en fait aucun argument face aux nôtres et ce, pour obtenir coûte que coûte le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe. Une fois cela fait, il fallait ensuite légitimer cette loi et l’inscrire comme une évidence dans les esprits.

Tout ce processus de mensonges répétés – que l’on retrouve sur d’autres sujets d’ailleurs – finit inéluctablement, à la longue, par créer des réflexes inconscients dans une partie de l’opinion publique : pour résumer, « être opposé à la loi Taubira, c’est être dans le camp du mal ». Il faut donc une vraie distance vis-à-vis de ces mantras répétés, une bonne capacité de décryptage et un sens profond de la liberté pour réaliser que ce ne sont que des mensonges et assumer de ne pas se laisser entraîner.

Cependant, à force de mensonges plus gros les uns que les autres, politiques et médias en viennent à perdre toute crédibilité. La liberté vis-à-vis d’eux progressent !

Quant à la publication par un média honnête et courageux du vrai récit de ce combat et de ses motifs, elle est fondamentale pour l’avenir aussi : d’abord parce qu’on ne peut laisser transmettre aux générations qui viennent une histoire faussée, ensuite parce que cela sera plus facile pour eux de continuer à contester l’idéologie du genre et tous ses avatars pour les faire tomber – loi Taubira, PMA sans père, GPA, « identité de genre », transitions sexuelles, etc.

Le terme de « contre-révolution » est historiquement marqué. Estimez vous qu’il qualifie le mouvement qui s’est levé en 2013 ?

Il faut se rappeler que Vincent Peillon, l’un des nos opposants les plus virulents, déclarait à l’automne 2012 qu’il fallait reprendre et poursuivre la Révolution française car elle n’aurait pas accompli son œuvre jusqu’au bout.

J’ajoute que nous sommes clairement confrontés aux héritiers du Robespierrisme, que Jean-Luc Mélenchon vénère sans gêne ni restriction. Et justement, JLM est au cœur même de la gauche la plus égalitariste, progressiste et même woke. Or l’idéologie du genre, que nous combattons depuis plus de 10 ans maintenant, est l’un des aspects les plus importants du wokisme.

En 2016, j’ai publié un livre que j’avais intitulé « Familles, je vous aime », notamment pour prendre le contre-pied du fameux « Familles, je vous hais » d’André Gide, qui fut largement repris en Mai 68… des événements eux aussi héritiers de la Révolution. Je note d’ailleurs que le sociologue Gaël Brustier avait intitulé son livre sur La Manif Pour Tous (paru en 2014) : « Le Mai 68 conservateur ».

De fait, j’adhère volontiers à cette vision d’un anti Mai 68. Non seulement parce que nos objectifs sont en effet à l’inverse de ceux de 68, mais aussi parce que, comme 68, je pense que les mobilisations de La Manif Pour Tous ont des fruits très importants, même s’ils ne paraissent pas forcément visibles dans l’instant. Ces fruits sont inverses, évidemment, à ceux de Mai 68.

Pour être plus explicite, l’esprit libertaire et progressiste de Mai 68 a diffusé dans toute la société française, et a largement conduit à la situation actuelle de crise de la famille et de l’éducation, de déliquescence de la société et des institutions, mais cela ne s’est pas fait en un mois : cela s’est fait sur de longues années, par la culture, les médias, le droit, etc. Or, je pense – j’espère vraiment – que l’inverse est en train de se produire. Cela signifie que c’est en partie souterrain pour le moment, mais comme le Hors-série le raconte, des signes en sont d’ores et déjà visibles.

Pour revenir à votre question, le plus beau qualificatif sur La Manif Pour Tous restera pour moi celui du Cardinal Robert Sarah : « La Manif Pour Tous est l’expression du génie du christianisme » !

Lors des Manifs pour tous, Le Salon beige s’est évertué, souvent en direct, à retranscrire ce qui se passait dans la rue, et à pointer les intox de la grosse presse. Pensez-vous que ce combat médiatique est gagné ?

Le Salon beige a été en effet un acteur majeur du combat contre la loi Taubira, ses origines et ses suites, et il le reste aujourd’hui bien sûr. Il a largement contribué à motiver et à mobiliser en informant en temps réel de ce qui se passait, y compris sur les évènements et des actions incroyablement diverses. Je pense aux débats parlementaires, aux rendez-vous politiques, à la pétition CESE, mais aussi aux Veilleurs, aux « courses pour tous », aux « campings pour tous », etc. Je pense encore aux dénonciations des fakenews qui se sont succédé à un rythme effréné ou aux contrôles d’identité et interpellations arbitraires et illégitimes du printemps 2013 et de 2014.

Bien sûr, je pense également aux manifestations de 2014, 2016, 2019, 2020, ainsi qu’au Grenelle de la Famille, aux Universités d’été, aux meetings Questions pour un Président de région, aux documentaires et publications que nous avons produites, aux mobilisations face au salon Désir d’enfants, à nos interventions à la tribune de l’ONU, etc.

En 2012-2013, il est clair que le Salon beige a amplement contribué à rendre la position de Hollande et du Gouvernement beaucoup plus difficile à tenir. « Le Monde » a d’ailleurs estimé, à la fin du quinquennat de François Hollande, que l’ampleur de notre opposition et la longue paralysie du Gouvernement qui a résulté avait largement contribué à lui rendre impossible une nouvelle candidature à la présidentielle.

Sur le plan médiatique, le Salon beige a bouleversé la donne car, pour la première fois, un média était suivi massivement par des personnes agissant au jour le jour dans l’espace public pour faire valoir leurs positions et se faire entendre : ce n’était pas un média mainstream qui était leur aiguillon.

Cela a montré les capacités bien réelles et concrètes des médias alternatifs et celui des réseaux sociaux. Depuis, ces capacités n’ont cessé de se développer. C’est parfois pour le meilleur, comme dans ce cas, mais attention, pas toujours.

Mais les portes de la liberté sont davantage ouvertes maintenant : continuons de le mettre toujours plus à profit pour défendre le bien commun et changer la donne !

Au fond, selon-vous, avec vos retours du terrain, qu’est-ce que les Français retiennent de ces grandes manifestations ? Une vision positive, bon enfant ? Un déferlement de haine ? Une démonstration impressionnante ? Un non-évènement ?…

Il me semble que c’est assez clivé : certains se sont laissés influencer et pensent maintenant que manifester serait violent. Ils se situent, inconsciemment, dans la droite ligne de Valls qui, en 2014, appelaient les familles à ne pas rejoindre les mobilisations de La Manif Pour Tous parce que cela aurait été prétendument dangereux. Certains ont fini par croire à ce type de mantra indéfiniment répété. J’entends d’ailleurs aussi dire que La Manif Pour Tous serait clivante. En réalité, c’est la loi Taubira et l’idéologie du genre qui sont clivantes ! La désinformation a en partie réussi à nous faire porter le chapeau. Et donc, là encore, le Hors-série de L’Incorrect est une très bonne nouvelle.

D’autres sont tout à fait conscients que la violence n’est jamais venue de La Manif Pour Tous et qu’elle ne l’a jamais caractérisée, dans ses actions comme dans ses positions et déclarations. Une majorité de ceux-là sont très reconnaissants du respect voulu des personnes et du bien public. Pour eux, défendre le bien commun impliquait d’être cohérent et donc d’être nous-mêmes respectueux du bien commun.

Cependant, quelques-uns me disent parfois que nous aurions dû aller jusqu’à la violence. C’est omettre que le public mobilisé contre la loi Taubira, la PMA sans père, la GPA… n’est pas violent. L’aurions-nous souhaité et demandé que presque personne n’aurait suivi : il ne faut pas être naïfs là-dessus. D’autre part, ce qui n’est pas su non plus, c’est que lorsqu’un mouvement de foule avait été tenté, par des militants, de l’avenue de la Grande Armée vers les Champs Elysées, plusieurs personnes s’étaient retrouvées très rapidement à terre. Il n’était pas envisageable pour moi de laisser des personnes venues en toute confiance se faire piétiner ! Il y avait des femmes enceintes, des enfants, des personnes âgées… J’ai demandé à tous les volontaires de tenir leur poste, et je l’assume.

On peut décider soi-même de mourir pour la cause qu’on défend, mais on ne peut pas l’imposer à d’autres de son propre chef et dans leur dos !

La Manif Pour Tous, et maintenant Le Syndicat de la Famille, ce sont ainsi des milliers de faits, d’actions, de décisions, d’anecdotes, d’histoires dans l’Histoire… Il faut lire le Hors-série et aussi, l’offrir à tout son entourage. Voilà un cadeau de Noël intelligent… et pour seulement 15,80 € !

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