Charles Beigbeder commence en citant ainsi Winston Churchill puis poursuit :
"Pour n’avoir pas suffisamment médité les leçons tirées des épreuves traversées par notre pays au cours des précédents siècles, nous subissons de plein fouet les conséquences d’une légèreté à laquelle la tragédie du 13 novembre semble avoir mis fin, nous rappelant tristement à une réalité que nous voulions ignorer.
Notre légèreté a consisté à avoir cru que nous pouvions offrir une vie harmonieuse à une jeunesse désœuvrée, sans l’enraciner dans les profondeurs de l’âme française. « Un pays qui a joué un rôle de premier ordre n’a pas le droit de se réduire au matérialisme bourgeois qui ne demande qu’à jouir tranquillement de ses richesses acquises » rappelait pourtant Ernest Renan dans La Réforme intellectuelle et morale, au sortir du traumatisme de la guerre de 1870.
C’est la nationalité française de la plupart d’entre eux qui est frappante, notamment le cas d’Ismaël Omar Mostefai, originaire de l’Essonne : un « ancien petit voyou […] connu pour huit condamnations de droit commun entre 2004 et 2010 sans jamais avoir été incarcéré. Il faisait l’objet d’une fiche S pour “Sûreté de l’État” en 2010, date à laquelle il s’était radicalisé » rappelle Le Figaro. Tout le drame français est résumé dans cette phrase : un individu français né sur le sol français, élevé dans une école française, devenu délinquant de droit commun sans jamais être incarcéré, pour finalement basculer dans le djihadisme. Une réplique de Mohammed Mérah en somme, où l’on pointe aussi bien la faillite de l’école que l’absence de réponse pénale adaptée.
[…] Il est temps de retrouver cet esprit, de puiser dans les profondeurs de l’âme française pour y trouver la force d’un réarmement spirituel et moral sans lequel toute victoire militaire sera vaine et toute mesure de police inefficace. Un peuple n’est grand que lorsqu’il est enraciné dans son identité et fidèle à sa vocation. Notre ennemi lui-même nous désigne comme le pays « qui porte en Europe la bannière de la Croix ». Faisons-donc revivre dès aujourd’hui l’héritage chrétien de la France qui a écrit les plus belles pages de son histoire et n’a pas dit son dernier mot !