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L'Eglise : François

Un peuple qui oublie son passé, son histoire, ses racines, n’a pas d’avenir

Extrait du discours du Pape au Corps Diplomatique, au Palais présidentiel, au Paraguay le 10 juillet :

"[…] Un peuple qui oublie son passé, son histoire, ses racines, n'a pas d'avenir. La mémoire, reposant fermement sur la justice, éloignée de sentiments de vengeance et de haine, transforme le passé en source d'inspiration pour construire un avenir de convivialité et d'harmonie, en nous rendant conscients de la tragédie et l’absurdité de la guerre. Plus jamais de guerres entre frères ! Construisons toujours la paix ! Egalement une paix de tous les jours, une paix de la vie quotidienne, à laquelle nous participons tous en évitant des gestes arrogants, des paroles blessantes, des attitudes hautaines, et en promouvant en revanche la compréhension, le dialogue et la collaboration.

Déjà depuis quelques années, le Paraguay s’est engagé dans la construction d'un projet démocratique solide et stable. Il est juste de reconnaître avec satisfaction la grande avancée sur ce chemin grâce à l'effort de tous, même au milieu de grandes difficultés et incertitudes. Je vous encourage à continuer de travailler de toutes vos forces pour consolider les structures et les institutions démocratiques qui donnent une réponse aux justes aspirations des citoyens. La forme de gouvernement adoptée dans votre constitution – ‘‘une démocratie représentative, participative et pluraliste’’ – fondée sur la promotion et le respect des droits de l'homme, nous éloigne de la tentation de la démocratie formelle qu’Aparecida définissait comme celle qui se «contentait d’être fondée sur la transparence des processus électoraux» (cf. Aparecida, n. 74).

Dans tous les domaines de la société, mais spécialement dans l'activité publique, le dialogue doit être renforcé comme moyen privilégié pour favoriser le bien commun, sur la base d’une culture de la rencontre, du respect et de la reconnaissance des différences légitimes et des opinions des autres. Il ne faut pas s'arrêter sur ce qui est conflictuel ; c'est un exercice intéressant que de décanter dans l'amour de la patrie et du peuple, toute perspective qui naît des convictions d'une option partisane ou idéologique. Et ce même amour doit servir de ressort pour s’améliorer chaque jour davantage dans des gestions transparentes, qui militent avec acharnement contre la corruption.

Chers amis, dans la volonté de servir et de travailler pour le bien commun, les pauvres et ceux qui sont le plus dans le besoin doivent occuper une place prioritaire. Beaucoup d'efforts sont faits pour que le Paraguay progresse sur la voie de la croissance économique. Des pas importants ont été accomplis dans le domaine de l'éducation et de la santé. Que ne s’arrête pas l'effort de tous les acteurs sociaux, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'enfants sans accès à l'éducation, de familles sans foyer, d’ouvriers sans un travail digne, de paysans sans des terres à cultiver et tant de personnes obligées à émigrer vers un avenir incertain; qu’il n’y ait plus de victimes de la violence, de la corruption ou du trafic de stupéfiants. Un développement économique qui ne tient pas compte des plus faibles et des défavorisés, n'est pas un vrai développement. La mesure du modèle économique doit être la dignité intégrale de l’être humain, spécialement du plus vulnérable et de celui qui est sans défense.

Monsieur le Président, chers amis. Egalement au nom de mes frères Evêques du Paraguay, je désire vous assurer de l'engagement et de la collaboration de l'Église catholique dans l’effort commun pour construire une société juste et inclusive, dans laquelle l’on puisse vivre ensemble dans la paix et dans l’harmonie. Car, tous, y compris les pasteurs de l'Église, nous sommes appelés à nous préoccuper de la construction d’un monde meilleur (cf. Evangelii gaudium, n. 183). La certitude de notre foi en un Dieu, qui a voulu se faire homme et, vivant parmi nous, a voulu partager notre sort, nous y pousse. Le Christ nous ouvre le chemin de la miséricorde qui, fondée sur la justice, va plus loin et éclaire la charité, pour que personne ne demeure marginalisé dans cette grande famille qu’est le Paraguay, que vous aimez et que vous voulez servir. […]"

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