Claude D’Harcourt, préfet de Loire-Atlantique et des Pays de la Loire, est connu pour son style direct. Lors de son discours de vœux prononcé devant les responsables des services de l’État, les élus locaux, parlementaires, représentants des religions et des associations, le représentant de l’État a dressé un portrait sombre de l’année 2019 – année « de fractures, de violences » qui lui « laisse un sentiment de lassitude, d’impuissance ». Puis il a exprimé ses doutes à propos du projet de loi de bioéthique :
« Le projet de loi bioéthique porte une rupture anthropologique majeure ». « A titre personnel, je ne suis pas sûr que cette loi favorise les repères auxquels aspirent nos concitoyens ».
Présent, le vice-président (Les Républicains) du conseil régional des Pays de la Loire Sébastien Pilard juge le préfet « courageux » avant d’expliquer qu’il aimerait « que certains politiques aient le même courage ».
Le député macroniste et candidate à la mairie de Nantes Valérie Oppelt exprime pour sa part sa « surprise ». Le président du conseil départemental de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet, préfère « ne pas faire de commentaire ».
Claude d’Harcourt ne s’arrête pas là, citant notamment « L’archipel français », récent ouvrage du politologue Jérôme Fourquet, les travaux du philosophe Marchel Gauchet ou encore François Mauriac.
Claude d’Harcourt a été convoqué mercredi au ministère de l’intérieur, « de toute urgence ». Selon une source,
« C’est exceptionnel d’être convoqué ainsi à la suite de propos tenus ».
Via un communiqué de presse, le préfet des Pays de la Loire reconnait que son expression, même s’il a pris soin de préciser qu’il s’agissait de son opinion personnelle, dès lors qu’elle était publique, était inadéquate.