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France : Laïcité à la française

Un prêtre peut présider une université

Contestée par le syndicat Snesup-FSU qui considérait que « l’engagement ecclésiastique de M. Deneken s’opposait à son élection eu égard au principe de neutralité du service public », l’élection en décembre 2016 de l'abbé Michel Deneken à la présidence de l’Université de Strasbourg a été validée, le 27 juin, par le Conseil d’État. Extrait :

"4. Considérant qu'il résulte ainsi du principe constitutionnel de laïcité que l'accès aux fonctions publiques, dont l'accès aux fonctions de président d'université, s'effectue sans distinction de croyance et de religion ; que, par suite, il ne peut, en principe, être fait obstacle à ce qu'une personne ayant la qualité de ministre d'un culte puisse être élue aux fonctions de président d'université, celle-ci étant alors tenue, eu égard à la neutralité des services publics qui découle également du principe de laïcité, à ne pas manifester ses opinions religieuses dans l'exercice de ses fonctions ainsi qu'à un devoir de réserve en dehors de l'exercice de ces fonctions ; que, par suite, la question de la conformité au principe constitutionnel de laïcité des dispositions législatives contestées par le syndicat requérant, qui n'est pas nouvelle, ne présente pas un caractère sérieux ;

5. Considérant, en second lieu, que la circonstance que le président élu d'une université aurait la qualité de ministre d'un culte est, par elle-même, sans rapport avec les garanties qui s'attachent au respect du principe constitutionnel d'indépendance des enseignants-chercheurs ; que les dispositions litigieuses de l'article L. 712-2 du code de l'éducation prévoient au demeurant que le président de l'université est élu parmi les enseignants-chercheurs, chercheurs, professeurs ou maîtres de conférences ; que, par suite, la question tirée, par le syndicat requérant, de la violation d'un " principe d'indépendance de la recherche et des enseignants-chercheurs ", qui n'est pas nouvelle, ne présente pas un caractère sérieux ;"

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7 commentaires

  1. En Alsace , il y a encore le concordat.
    ( et par exemple , les facs de théologie catho et protestante font partie de l’université de Strasbourg comme les autres facs)

  2. J’avais rédigé cet article à l’époque, critiquant ceux qui doutaient de la capacité d’un prêtre à bien faire ce travail : https://www.infochretienne.com/universitaire-pretre-elu-president-de-luniversite-de-strasbourg/

  3. Si c’était un imam qui avait été élu président, les protestataires n’auraient évidemment rien dit.

  4. Exupéry, cela ne crée-t-il pas un précédent qui permettra aux imams de devenir recteurs à leur tour? Houellebecq anticipe bien…

  5. Vous avez vu juste, Exupery…

  6. Évidemment “Exupery | 3 juil 2018 08:17:06”, dans le théoriquement possible, il y a bien ce qui vous préoccupe. Mais combien y a-t-il en France d’imams disposant des diplômes et du C.V. nécessaires pour candidater à un tel poste?
    La probabilité me semble très faible, mais je n’ai peut-être pas une vue correcte de la situation.

  7. @C.B.
    Les “diplômes et titres universitaires” d’un Tariq Ramadan ont bien fait illusion pendant des années.

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