Lu dans Les 4 Vérités :
"[…] Jamais il n’a été aussi facile de diffuser des idées clairement anti-socialistes. Et, pourtant, ces dirigeants des partis de droite passent leur temps à des guéguerres internes qui nous laissent de marbre. D’autant plus que ces guéguerres ont, en général, une seule conséquence politique sérieuse : ceux qui défendent les valeurs de droite sont éliminés et ceux qui font la course avec le PS pour savoir qui sera le plus à gauche s’en trouvent renforcés…
Ces derniers jours, l’UMP et le FN se sont évertués à nous « offrir » ce pathétique spectacle. Au FN, c’est la dernière « petite phrase » de Jean-Marie Le Pen sur Patrick Bruel qui fut le détonateur. La plupart des dirigeants du FN, à commencer par la fille de l’intéressé, ont condamné cette « faute politique ». À quoi Jean-Marie Le Pen a répondu en disant que la « faute politique », c’était d’essayer de devenir un parti politiquement correct. De toute évidence, ce lavage de linge sale en public est le signe que le FN est devenu un parti « normal ». Mais ce n’est pas vraiment un compliment !
Du côté de l’UMP, les abondantes « affaires » démonétisent les dirigeants les uns après les autres. Ne restent que des prétendus « sages », qui nous ont conduits à d’innombrables défaites électorales, qui continuent à croire que l’on gagne au centre et qui, surtout, sont des ardents défenseurs du carcan fiscalotechnocratique sous lequel nous agonisons. Entre Nicolas Sarkozy, embourbé dans je ne sais combien de procédures judiciaires, et Alain Juppé, inventeur de la CSG, « déplafonneur » de l’ISF, et génial auteur de la dissolution de 1997, comment voulez-vous que nous choisissions ?
Quand donc verrons-nous des chefs qui soient à la ressemblance des électeurs ? Qui cognent plutôt sur les socialistes que sur leur propre camp ? Qui songent à la France plutôt qu’à leur carrière ? Décidément, ce système démagogique est profondément mortifère. Les personnes qui s’engagent pour défendre de solides convictions de droite y sont progressivement soit éliminées, soit – ce qui est encore plus grave – absorbées par ce clientélisme que l’on constate à tous les étages."