D’Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige:
Il est probablement vrai, comme certains l’affirment, qu’avec l’âge on acquiert une plus grande distance par rapport aux choses. C’est pourquoi, surtout ces derniers temps, je me retrouve à observer des phénomènes qui semblent annoncer dans l’air un vent de folie.
Ce n’est pas seulement dans la société, où nous voyons que “les libertés” ont en fait sapé “la liberté” à sa base, et où les diverses vérités en fait nient la possibilité d’une vision objective du monde. Nous sommes affligés par des guerres qui laissent entrevoir des résultats effrayants, auxquels on préfère ne pas trop penser. Celle qui est considérée comme “la plus grande démocratie du monde” montre de plus en plus cette violence qui semble habiter au plus profond de son âme.
Quand on dit que ce sera le monde que nous devons léguer à nos enfants, nous devrions ressentir un frisson de honte, car nous avons rendu la vie invivable et, avec le comportement de nos semblables, nous entravons de plus en plus les ailes de l’espoir.
Si, autrefois, la religion était le refuge de nombreux hommes face aux difficultés de la vie, aujourd’hui il semble qu’elle montre également une fatigue certainement très préoccupante. Jamais comme en ces temps il ne semble important d’écouter les paroles de Jésus, qui dans Matthieu 24 fait des prophéties terribles qui semblent se réaliser aujourd’hui, sous nos yeux :
“Prenez garde que personne ne vous égare; car beaucoup viendront sous mon nom, disant: Je suis le Christ, et ils en égareront beaucoup. Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres. Gardez-vous d’être troublés; car il faut que tout cela arrive, mais ce ne sera pas encore la fin. Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume; et il y aura des famines et des tremblements de terre en divers lieux; mais tout cela ne sera que le commencement des douleurs. Alors on vous livrera aux tourments, et l’on vous fera mourir; et vous serez haïs de toutes les nations, à cause de mon nom. Alors plusieurs succomberont, et se trahiront, et se haïront les uns les autres. Plusieurs faux prophètes s’élèveront, et ils en égareront beaucoup; et à cause du progrès de l’iniquité, l’amour du plus grand nombre se refroidira. Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé.”
C’est un passage terrible qui cependant semble se dérouler sous nos yeux, non seulement à cause des guerres, mais aussi des courants schismatiques qui agitent l’Église, déjà affaiblie par une crise interne dévastatrice qui ne semble pas montrer de signes de renversement.
Cette persévérance que Jésus demande semble aujourd’hui très compliquée, dans un temps rendu encore plus fou par la possibilité donnée à tant de frustrés et d’imbéciles qui, grâce aux moyens de communication modernes, ont l’écoute non de médecins compatissants, comme cela devrait être, mais potentiellement d’un nombre énorme de personnes. Il est désormais inutile de rappeler que stultus stulta loquitur, la folie s’est emparée même de nombreuses âmes innocentes qui, orphelines de la Vérité que l’Église semble presque avoir renoncé à annoncer, se tournent vers tant de faux prophètes pour recevoir ce dont nous avons tous, au final, besoin : donner un sens à la vie dans laquelle nous avons été catapultés, geworfen dirait Martin Heidegger, un sens que le Christianisme était capable de donner tandis qu’aujourd’hui il semble qu’on préfère se perdre à la suite d’un monde qui a désormais tourné le dos à la Vérité pour poursuivre des “narratives”.
On ne peut cacher qu’un sentiment d’épuisement s’empare parfois de notre âme et rend paresseux notre élan spirituel. Pour beaucoup qui ont un regard religieux sur les choses de la vie, il semble qu’aujourd’hui il faille vivre comme des monades inquiètes cherchant ce que saint Augustin annonçait si bien : Fecisti nos ad Te, et inquietum est cor nostrum, donec requiescat in Te. Combien, aujourd’hui, dans le silence de leur douleur, se débattent entre de fausses vérités et se rallient à de faux prophètes pour chercher un sens au mal de vivre dont nous parlait le grand poète Eugenio Montale.
Il nous reste la Beauté.
Elle est toujours à notre disposition et nous apporte du réconfort dans les trop nombreux moments de découragement. Et cette Beauté, pour ceux qui croient, a son origine en Dieu, le souverain bien. Cette Beauté chantée de manière si élevée dans ses Confessions par saint Augustin, que nous avons déjà cité :
“Tard je t’ai aimée, beauté si ancienne et si nouvelle, tard je t’ai aimée. Tu étais au-dedans de moi, et moi, j’étais dehors, et c’est là que je te cherchais. Déformé, je me jetais sur les belles formes de tes créatures. Tu étais avec moi, et je n’étais pas avec toi. Elles me retenaient loin de toi, ces choses qui, si elles n’existaient pas en toi, n’existeraient pas. Tu m’as appelé, et ton cri a brisé ma surdité. Tu as envoyé un éclair, et ta splendeur a dissipé ma cécité. Tu as répandu ton parfum; je l’ai respiré, et maintenant je soupire après toi. Je t’ai goûtée, et maintenant j’ai faim et soif de toi. Tu m’as touché, et je brûle du désir de ta paix.”
La beauté de ces paroles nous réconcilie avec notre vie souvent si compliquée. Chercher la beauté non pas pour faire les esthètes, mais pour passer de l’esthétique à l’extatique, pour accéder par la via pulchritudinis à cette Beauté qui ne connaît pas de crépuscule, pour pouvoir surpasser le bavardage d’un monde qui devient de plus en plus insupportable.
TuTux0743
La religion, refuge de l’Esprit normalement Sain, ou en demande de conciliation sociétale et individuelle, face à l’adversité naturelle ou contrainte, est en concurrence ou confrontation, avec l’amas d’ânnoneurs patenté(e)s (initié(e)s) voire squatteur d’Églises des Bâtisseurs et autres Lieux de partages incontournables ! C’est une grave évidence !… La société civile à profondément muée, beaucoup d’évidences ne sont plus taisables ou occultables sainement, mais les comportements et discours des décisionnaires ou référent(e)s, est invariablement et ancestralement abscons !… 1 probléme ou une situation CLAIREMENT énoncé, est en partie analysé ou résolu de lui même !