Michael Medved, commentateur conservateur américain et Juif orthodoxe, avait vigoureusement défendu la Passion du Christ contre les accusations d’antisémitisme. Dans une tribune publiée hier par quotidien USA Today (papier), il livre ses sentiments après l’épisode douloureux de la semaine dernière et la main tendue par le cinéaste, et répond à ceux qui veulent refaire le procès de la Passion :
[…] Ceux d’entre nous qui ont défendu et loué Gibson pour […] ses efforts visant à utiliser le vecteur du cinéma pour diffuser des messages religieux se sentent inévitablement trahis et, oui, un peu humiliés. […]
L’épisode "Mad Mel" peut maintenant changer la façon dont nous percevons le caractère de Gibson, mais il ne change change rien des images et des messages portés à l’écran par la Passion du Christ. Cela reste le même film, plan pour plan […]. Les millions de personnes qui se sont senties inspirées et tirées vers le haut par ce morceau de cinéma remarquable n’ont pas à avoir honte […].
La disgrace personnelle de Gibson ne "prouve" en rien, rétroactivement, que son film contiendrait des messages antisémites dangereux […]. A l’époque, j’avais contré ceux qui annonçaient que la Passion entraînerait des flambées d’antisémitisme : au lieu de cela, le film a rapporté un demi-milliard de dollars de recettes sans avoir nulle part causé d’incident antisémite sérieux. […]
Les tentatives organisées pour punir ou ostraciser Gibson se révèleront contre-productives pour la communauté juive, en détournant l’attention de nos ennemis réels, et létaux […].
Ce que je sais personnellement de Gibson suggère qu’à ce moment torturé de sa vie, il désire sincèrement pouvoir approfondir sa compréhension, de toute évidence désolante, de l’identité et de l’histoire juives. Quoi qu’il en soit, le processus de réconciliation qu’il propose – même difficile ou incomplet – ne peut qu’être bon pour Gibson, et bon pour les Juifs.