La cour d’appel de Paris a ordonné l’inhumation d’Amar Bergham, donnant ainsi raison à sa veuve et avalisant la fatwa de la Ligue islamique du Nord, dont elle reprend les arguments sans la moindre réserve. Amar Bergham, mort le 13 mai, avait demandé à être incinéré et ses enfants s’apprêtaient à le faire. Mais sa veuve (qui n’est pas la mère des enfants et qui était en instance de divorce avec le défunt) refusait l’incinération, au motif que son mari était musulman. Ce à quoi les enfants répondent que leur père se proclamait athée. L’affaire a été portée devant la justice. En première instance, le tribunal a donné raison aux enfants. L’affaire a été renvoyée devant la cour d’appel de Paris, qui a donné raison à la veuve.
L’arrêt est un modèle de justice islamique, comme on peut le constater en comparant ses attendus avec la fatwa de la Ligue islamique du Nord, produite par la veuve devant la justice, et appuyée par le témoignage de son président Amar Lasfar. La fatwa disait ceci: "Seule une autorité judiciaire musulmane dans un pays musulman doit définir et vérifier les causes de l’apostasie d’une personne." En effet, un musulman est réputé rester musulman, quels que soient ses propos et son attitude vis à vis de la religion. Seul un tribunal islamique officiel, dans un pays musulman, peut constater l’apostasie. Procédure impossible puisqu’il était Français.
La cour d’appel de Paris avalise la fatwa, et tout le droit islamique en la matière. En effet, tout en considérant qu’il "résulte des attestations produites qu’Amar Bergham n’était pas un pratiquant régulier", elle estime que "rien ne permet d’affirmer qu’il avait entendu rompre tous liens avec ses traditions, l’absence de respect des obligations de l’Islam n’étant pas déterminante". C’est exactement ce que dirait un tribunal islamique. De ce fait, M. Bergham n’ayant "pas fait le choix expressément et de manière certaine d’un mode de funérailles ayant un caractère irréversible, violent et contraire à sa tradition", il convient d’ordonner l’inhumation de son corps.