Le parti sécessioniste flamand, premier parti de Belgique, cherche à développer ses contacts avec des penseurs libertariens et conservateurs anglo-saxons. Il a invité une figure de la pensée conservatrice britannique, Roger Scruton, philosophe et fondateur de la Salisbury Review, à s’adresser à ses cadres. Le blog Brussels Journal publie le texte (en anglais) de cette intervention importante.
Scruton commence par faire état des pressions dont il a fait l’objet pour le dissuader de parler devant un parti accusé de "racisme et de xénophobie". Et il précise que cette accusation est grave : chacun, ses interlocuteurs comme lui, doit se demander s’il ne participe pas effectivement à l’incitation à la haine "qui n’est jamais loin sous la surface de la politique".
Mais une fois cela posé, Scruton examine l’instrumentalisation des accusations de "racisme et de xénophobie" :
Quelqu’un qui refuse de voir qu’il est mortellement malade, que son épouse lui est infidèle ou que son enfant est un délinquant reportera sa colère sur celui qui dira la vérité interdite. […]. Depuis longtemps, la classe politique européenne a refusé de voir les problèmes posés par l’immigration à grande échelle de personnes qui n’adoptent pas notre manière de vivre européenne. Elle a reporté sa colère contre ceux qui mettaient en garde contre les troubles à venir […]. Et une des armes que les élites ont utilisées […] est d’accuser de racisme et de xénophobie ceux qui souhaitent évoquer les problèmes.
Scruton analyse alors le racisme et la xénophobie – leur réalité, déplorable, mais aussi leur asymétrie et leur intrumentalisation.
Le philosophe met en garde : "Les gens ordinaires en Europe sont aujourd’hui profondément inquiets de leur avenir […]. Et quand les gens sont dans un tel état d’inquiétude, ils peuvent représenter une menace, pour eux-mêmes et pour ceux qu’ils craignent."
En refusant de voir un problème, on empêche sa discussion, jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour discuter. […] [N]ous avons le devoir de braver les accusations de racisme et de xénophobie, et de discuter de chaque aspect de l’immigration. Nous ne le devons pas seulement aux Européens d’origine, mais aux immigrés eux-mêmes, qui ont autant que nous intérêt à une coexistence paisible.
Scruton dénonce enfin dans la crise de l’assimilation la responsabilié de l’ "oïkophobie" – l’aversion envers son domicile, par extension envers sa culture d’origine, qu’il voit comme constitutive de la crise européenne.
On remarquera qu’il rejoint là cette analyse du cardinal Ratzinger :
["Une certaine haine de soi occidentale"] est tout simplement pathologique. Il est louable que l’Occident essaye d’être plus ouvert, d’avoir plus de compréhension pour les valeurs des autres, mais il a perdu toute capacité à s’aimer lui-même. […] Si elle veut vraiment survivre, l’Europe a besoin, de manière certes critique et humble, de s’accepter à nouveau elle-même. (First Things, 2005)
Anonyme
Wikipedia
Scruton has been involved in various business ventures, most notably Horsell’s Farm Enterprises, a consulting firm advising clients on public relations which he co-founded in 1999. This firm has been the source of some controversy, since among its clients is one of the world’s largest tobacco companies, for which a quarterly briefing paper, The Risk of Freedom Briefing, has been prepared and circulated to press and politicians since 2000.
In early 2002, The Guardian disclosed a leaked confidential e-mail in which Japan Tobacco International was asked for an increase of £1,000 over its existing fee of £4,500 per month in return for the firm’s assistance in getting opinion pieces published “in one or other of the WSJ The Wall Street Journal, The Times, The Telegraph, The Spectator, The Financial Times, The Economist, The Independent or The New Statesman” on “major topics of current concern” to the tobacco industry. As a result of the disclosure, the Financial Times dropped Scruton’s weekly column, “This Land.”
Noel
Petite précision : le Vlaams Belang n’est pas le premier parti de Belgique et cela précisément parce qu’il est sécessioniste. Il est, tout au plus, le premier parti de la région flamande, une des trois régions que comporte la belgique (avec la région bruxeloise et la région wallonne). Ses dirigeants se sont d’ailleurs illustrés par des slogans comme “België barst”, c’est à dire, “que la Belgique crève”. Son premier cheval de bataille n’est pas la lutte contre l’immigration mais le régionalisme séparatiste.
David Descamps
Le Vlaams Belang n’est pas secessionniste, il est orangiste. Il veut la création d’un empire thiois.
Cela a été plus ou moins clairement déclaré dans leur proposition de résolution à la Chambre le 2 juin 2006 sur l’éclatement de la Belgique. Le premier article de cette résolution parle clairement de la maison d’Orange.
Anonyme
“Son premier cheval de bataille n’est pas la lutte contre l’immigration mais le régionalisme séparatiste.”
Exact.
Il n’est d’ailleurs pas étonnant qu’un agent d’influence anglo-saxon comme Scruton s’interesse à eux. Les mouvements séparatistes sont souvent manipulés par des pays étrangers, voire ennemis.
Leonhard
On remarquerera qu’en Belgique comme en Suisse ce sont les régions francophone qui sont les plus à gauche.
Dans le cas de la Belgique les francophones sont aussi plus pauvre ca tombe bien ils n’aiment certainement pas les riches je leur conseil de rejoindre la France qui apparait de plus en plus comme le pays du socialisme.
Leonhard
En échange de la partie francophone de la belgique la France devrait abandonner sa région germanophone l’Alsace (derniere région de droite) au profit de la Suisse.
La Suisse que l’équipe de France de footbal a décidément beaucoup de mal à battre…
La France est un pays multi-racial “Black-Blanc-Beur”
La Suisse est un pays multi-culturel on y parle 4 langues.
Je me demande lequel des deux pays est le plus divisé.