(Nous vous livrons ci-dessous l’analyse de notre lecteur Marek sur les réactions et les perspectives suite à l’élection dimanche de Lech Kaczynski à la tête de la Pologne)
"La Pologne a besoin de régler ses comptes mais elle a davantage encore besoin de paix … Monsieur le Président, la mission est accomplie". C’est en ces termes que peu après l’annonce des premiers résultats de l’élection présidentielle, Lech Kaczynski, nouveau Président de la république polonaise, s’adressa à ses militants ainsi qu’à son frère jumeau Jaroslaw, chef du parti Droit et Justice qui refusa de devenir premier ministre après les dernières législatives pour ne pas empêcher son frère Lech d’atteindre le poste suprême. Selon les sondages, des jumeaux à la tête de l’état auraient en effet été mal vus par les Polonais. Entouré de sa famille et de ses plus proches amis et collaborateurs mais également soutenu par ses nombreux militants, L. Kaczynski a été acceuilli par une ovation au sein du Palais de la culture de Varsovie. L’hymne national polonais "La Pologne n’est pas encore morte" a tout de suite été entonné suivi du célébre chant Sto lat ("Cent ans") pour souhaiter longue vie au nouveau Président.
Aprés avoir remercié les millions de polonais qui avaient voté pour lui, mais également sa maman et son épouse qui étaient présentes à ses côtés, sa famille, ses amis, les ténors du parti et bien évidemment son frère jumeau Jaroslaw, Lech Kaczynski s’est adressé à son rival malheureux Donald Tusk en le félicitant pour cette magnifique bataille qu’il a livré. Visiblement très ému, il passa la main à son frère jumeau qui poursuivit les nombreux remerciements et ceux en particulier destinés au père Rydzyk, le fondateur de Radio Maria, qui a en effet offert à Lech Kaczynski un appui constant sans doute décisif tout le long de la campagne. Une véritable course aux voix avait été entreprise. La "machine à gagner" s’était mise en marche au plus grand désespoir des post-communistes. Les gens étaient appelés à convaincre leur famille, leur voisin, leur collègues de travail à voter pour le seul candidat représentant les valeurs de la Pologne catholique Lech Kaczynski. A la propagande menée par les instituts de sondages et les médias s’opposait donc la force titanesque de Radio Maria, de la télévision catholique Trwam ("Je résiste") et du journal catholique Nasz Dziennik ("Notre journal"). C’est parce qu’elle était devenue un danger pour le pouvoir post-communiste que Radio Maria avait régulièrement été une cible à atteindre au travers des nombreuses campagnes diffamatoires à son encontre. Mais Dieu était toujours présent à ses côtés et il lui a permis d’atteindre son objectif, celui de donner à un homme de foi profondemment catholique la possibilité de siéger au poste suprême du pays. "C’est l’homme réel qui l’a emporté et non une certaine création marchande " poursuivit J. Kaczynski( http://wiadomosci.gazeta.pl/wybory2005/1,67805,2981865.html ) en faisant ici référence au fléau que représente la société libéral qui souhaitait voir D. Tusk représentait ses propres intérêts.
Parmi les réactions, nous avons celle du Président Kwasniewski qui félicita Lech Kaczynski et qui s’est dit persuadé qu’un juriste saurait faire régner la loi dans le pays. Jan Rokita, l’homme qui devait devenir premier ministre en cas de victoire de la Plate-forme civique (PO) lors des dernières législatives déclara pour sa part: "Lech Kaczynski est mon Président, je souhaiterais que sous ses gouvernements, la Pologne soit fière" (http://fakty.interia.pl/kraj/news?inf=678921 ).
Soutenu par les plus pauvres qui représentent les laissés-pour-compte du système libéral, Lech Kaczynski aura à coeur de mettre en place, avec son frère jumeau Jaroslaw, le futur premier ministre Kazimierz Marcinkiewicz, les cadres du parti Droit et Justice (PiS) ainsi qu’avec ses députés (155 sur 460) et sénateurs (49 sur 100), une véritable politique de protection sociale consistant à une intervention directe de l’état dans l’économie du pays. Les attentes sont en effet très grande dans une société touchée par un chômage qui s’éleve officiellement à 18 % de la population active. La mission consistera tout d’abord à former le nouveau gouvernement et à s’entendre avec l’allié de droite dont est issu Donald Tusk : la Plate-forme civique (PO) qui a obtenu 133 sièges au parlement. Un échec dans les négociations obligerait les frères Kaczynski soit à se tourner vers les partis minoritaires tels que Samoobrona d’Andrzej Lepper, la Ligue des familles polonaises (LPR) et le parti paysan (PSL) soit à provoquer de nouvelles élections législatives.
Marek
Les craintes émises par Marek dans les dernières lignes semblent pour le moment se réaliser car les négociations pour former un gouvernement ont toutes échouées aujourd’hui.