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L'Eglise : L'Eglise en France

Una Voce a besoin de vous

Una Voce a besoin de vous

Una Voce a tenu sa dernière assemblée générale en décembre, Patrick Banken, président d’Una Voce France, a lancé un appel à la mobilisation pour continuer l’oeuvre entamée par l’association dans les années 60 :

Chers amis,

Notre association se situe à une croisée des chemins. Notre avenir dépendra de l’énergie que nous aurons su insuffler à nos activités futures. Je préférerais d’ailleurs user d’un autre terme que celui d’action. Il s’agit plutôt d’une mission, une mission au sens fort qu’on donne à ce vocable en langage d’Église. Comme vous le savez, le chantier est immense, la récolte peut être abondante et prometteuse. Il dépend de nous, avec la grâce de Dieu, de répondre à cette lancinante question : « Y aura-t-il assez d’ouvriers pour la moisson ? ».

Nos choix sont fermes et précis face à la dérive de notre civilisation chrétienne. Nous savons que la forme extraordinaire du rit romain, « ce trésor de la liturgie ancienne de l’Église », nous fournit les richesses spirituelles et théologiques qui manquent à ce monde sécularisé. Gardons toutefois présente parmi nous la vertu (théologale) de charité. Œuvrons pour la réconciliation au sein de notre Sainte Mère l’Église. La transmission de notre inestimable patrimoine sacré à tant de fidèles qui en ont été privés depuis trop d’années doit s’effectuer dans un esprit d’Église. Comme par le passé, on nous reprochera tantôt d’être trop sévères pour le magistère ecclésiastique, tantôt d’être laxistes, d’oser affirmer que la messe selon le nouvel Ordo missæ n’est pas hérétique. Notre combat a pourtant contribué à ce que la messe dite de saint Pie V cesse d’être considérée comme hors la loi. N’en tirons nul orgueil, nulle fierté. Poursuivons notre œuvre dans l’humilité et la charité.

Permettez-moi de revenir sur cette aide que nous vous demandons, aide de tous ordres par des dons, des conseils, des actions ponctuelles ou durables… Nous sommes encore trop peu nombreux et nous nous épuisons parfois à la tâche, ce qui peut nuire à l’équilibre spirituel des uns ou des autres.

Or je viens de relire l’ouvrage de Dom Jean-Baptiste Chautard, L’Âme de tout apostolat *, bible des « ouvriers évangéliques » comme il les nomme. Ses lumineux conseils sont incontestables : les œuvres ne doivent être que le débordement de la vie intérieure ; la vie active doit procéder de la vie contemplative. (Et Dom Chautard n’avait pas prévu la chronophagie gloutonne de l’informatique de ce siècle !).

L’avenir peut sembler sombre parfois, mais nous savons que Dieu n’abandonnera pas son Église. Des signes d’espérance se multiplient aussi. Des voix de plus en plus nombreuses, souvent officielles, demandent que l’Église retrouve le sens du sacré. Ce que j’appelle de mes vœux, c’est que nous restions fidèles à cette vocation propre que notre association défend depuis plus d’un demi-siècle.

Voilà pourquoi il faut nous aider. Prier pour que nous continuions à faire connaître, à temps et à contretemps, ce chant grégorien qui, comme l’écrivait si bien Simone Weil dans La Pesanteur et la Grâce, « témoigne autant que la mort d’un martyr ». Cette lumière ne doit pas s’éteindre, elle doit continuer à éclairer les jeunes générations souvent orphelines de cette liturgie à laquelle nous sommes attachés.

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