De Patrick Banken dans son éditorial d’Una Voce :
Il semblerait que ce soit « Paix liturgique » dans sa Lettre 780, du 18 janvier 2021, qui a révélé la teneur d’un document interne de la Conférence des Évêques de France, « Synthèse des résultats de la Consultation sur l’application du Motu proprio Summorum Pontificum demandée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi en avril 2020. Nombre de réactions ont pu être déjà lues. Il nous a semblé nécessaire d’en faire de même…
Les « experts » et « secrétaires » de la Conférence Épiscopale de France (C.E.F.) ne déçoivent décidément jamais ! Comme le précise un bon ami lettré, quand ils traduisent les encycliques, ils sont les seuls au monde à saboter le travail, traduisant Spe salvi par « Tous sauvés », et incapables d’imprimer correctement les deux mots grecs de saint Paul que cite Fratelli Tutti : chrêstotês et agathôsunê (tous deux désignent la bonté).
Quand on leur demande de faire la « Synthèse » des réponses épiscopales aux neuf questions de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi sur l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum de 2007, ils pondent dix pages farcies de fautes d’orthographe et de syntaxe (sans parler du jargon)…
Mais nous leur pardonnerions volontiers leurs maladresses s’il y avait chez eux la moindre trace d’empathie, de cordialité, de « cœur » comme ils disent à un endroit. Au lieu de cela, nous trouvons mépris, au mieux indifférence, à l’égard de ces êtres bornés, sans théologie, sans charité, que sont les fidèles assidus à l’antique messe latine. Une messe que tant de générations ont suivie, et dont elles ont nourri leur foi… qui est aujourd’hui la nôtre.
Un sommet est atteint avec la synthèse des réponses à la Question 3. Nos experts recensent 12 aspects positifs du Motu Proprio, puis, en toute équanimité, …32 (trente-deux) aspects négatifs, qui mêlent le « difficile enrichissement mutuel » ou la « lecture du missel bilingue » à… « un accès limité à la Parole de Dieu » et… à l’Esprit-Saint. « L’Esprit saint est peu mentionné » ! Il l’est pourtant dans 6 versets du Credo de Nicée qu’on ne lit pas toujours lors des grands-messes de forme ordinaire, où ce Credo est souvent remplacé par une adaptation chantée.
Puis nous découvrons tout de même en réponse à la Question 4 que « la plupart des normes sont respectées », à la Question 5 qu’ « une dizaine d’évêques » (honneur à eux !) note une conséquence positive du Motu Proprio : « une rigueur et un soin accrus » des célébrants de la forme ordinaire. C’est parmi ces dix évêques que se trouvent les trois seuls (Bayonne, Toulon, Versailles) qui respectent les instructions romaines en veillant à ce que leurs séminaristes aient un contact avec le latin liturgique ; pour les autres, il n’y a pas, apparemment, de devoir de mémoire quand il s’agit du passé de l’Église de Rome et des Pères qui nous ont transmis la foi.
La préoccupation principale de la C.E.F., si l’on en croyait ses « experts » et « secrétaires » dans leurs conclusions, devrait être de « vérifier l’obéissance » et d’ « être vigilant à ne pas étendre la Forme extraordinaire », d’autant qu’elle séduit la jeunesse, qui est donc qualifiée de « fragile ». Pas si fragile que cela, puisque cette Synthèse reconnaît que le plus souvent l’application du Motu Proprio a été « promue » non par des prêtres (« quelques unités » sur des centaines de cas), mais « par de jeunes familles nombreuses. ».
Tout laisse croire que le combat pour la célébration de cette messe tridentine qui nous est si chère n’est point achevé !