Suite à l’appel de l’association Una Voce, nous avons interrogé son président Patrick Banken :
La publication du motu proprio Traditionis custodes perturbe-t-elle l’activité d’Una Voce ?
Le Motu proprio Traditionis custodes ramène Una Voce aux années 1964 de l’après-concile où la messe traditionnelle était gravement menacée.
Il y a toutefois une différence importante: à l’époque cette liturgie semblait vouée à disparaître et, devant la menace, les adhérents d’Una Voce étaient très nombreux, à l’époque entre 5 000 et 10 000.
Depuis, en soixante ans, le nombre de messes traditionnelles a considérablement augmenté et elles semblent à portée de voiture de beaucoup de catholiques. Mais par ailleurs, la déchristianisation de la société a fait son œuvre dans l’ensemble de notre pays. Pour ces deux raisons, le nombre d’adhérents, d’abonnés, de militants de type Una Voce a beaucoup diminué.
Alors que le Motu proprio Traditionis custodes menace l’existence même de la liturgie traditionnelle, le rôle d’Una Voce paraît toujours aussi important, mais les bases de la résistance sont affaiblies pour les deux raisons ci-dessus. Les militants sont trop peu nombreux.
Selon vous le chant grégorien est-il missionnaire ? Attire-t-il encore les jeunes ?
Les paroisses conciliaires n’utilisent pratiquement pas le chant grégorien et leurs fidèles ne semblent pas le demander, ni même l’exiger afin de rester fidèles aux directives du concile Vatican II. Le chant grégorien n’y est donc pas missionnaire. D’ailleurs, l’envoi gracieux par Una Voce de sa revue et d’un CD de chant grégorien à 2000 paroisses de France n’a donné aucun résultat.
Par contre, le chant grégorien attire les jeunes lorsqu’ils ont l’occasion de l’entendre, soit dans les quelques cinq cents lieux de culte utilisant en France le rit tridentin, soit dans des initiatives méritantes comme celles de Lux Amoris qu’Una Voce soutient de tout cœur ou les messes organisées par le Mouvement de la Jeunesse Catholique de France. Le plus souvent, les jeunes bénéficient donc en même temps de la messe latine traditionnelle et du chant grégorien et il est difficile de départager les deux.
Vous avez un projet de numérisation. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?
Una Voce possède un magnifique patrimoine: les articles écrits par de nombreux auteurs très compétents dans la revue de même nom pendant près de 60 ans. Notre objectif est de numériser et mettre à la disposition du plus grand nombre toute la collection de nos revues depuis 1964 ! Pour financer cette opération, nous sommes soutenus par CredoFunding, association spécialisée dans l’appel à la générosité du public pour sauvegarder les patrimoines catholiques.
La numérisation est le procédé permettant la conversion d’un support physique (livre, magazine, revue, brochure) en données numériques (documents informatiques consultables sur un ordinateur, un téléphone mobile, une tablette).
Les étapes de la numérisation
- Capture du support physique grâce à une caméra haute définition ;
- Reconnaissance des caractères présents dans le support numérisé (OCR – Optical Character Recognition – Reconnaissance Optique de Caractères) ;
- Correction automatique du texte en deux langues, français et latin ;
- Conversion et création du document numérique final (format PDF) ;
- Relecture attentive des textes par des personnes compétentes pour le latin, parfois le grec, et les notations musicales
- Archivage et indexation du contenu pour permettre l’accès aux données à partir de mots-clés.
Pourquoi numériser ?
La plus grande partie des numéros de la revue Una Voce n’existent que sous leur forme d’origine, le papier. Les numériser permettra de protéger de la disparition physique l’ensemble des données qui sont un héritage d’une qualité exceptionnelle et que nous voulons transmettre à tous : de la technique grégorienne à la liturgie, de l’histoire de l’Église depuis Vatican II à la bibliographie et à la musicographie se rapportant au chant grégorien.
Nous verrons aussi, le moment venu, les meilleures méthodes et les meilleures bases de données pour faire connaître ces textes connus pour le moment des seuls abonnés Una Voce de ces époques déjà lointaines.
Nous invitons les lecteurs du Salon beige à apporter leur concours et leur aide pour sauvegarder un patrimoine catholique immatériel considérable !
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