Excellente réflexion de François Teutsch à propos de la proposition de Jean-Pierre Chevènement de former un vaste rassemblement souverainiste allant « du Front de gauche à Dupont-Aignan » :
"L’idée peut paraître séduisante. Elle se heurte à un certain nombre de difficultés.
Souverainiste, Chevènement l’a toujours été. Farouche partisan du « non » aux traités européens, favorable à une politique monétaire permettant l’évolution du taux de change, il n’a jamais ménagé ses critiques à l’encontre du monstre bruxellois (…) Ce qui rassemble Nicolas Dupont-Aignan, Christian Vanneste, Jacques Myard, Jean-Pierre Chevènement ou Jean-Luc Mélenchon, c’est un rejet commun de la technostructure européenne qui étouffe nos libertés et nous impose le dogme de la concurrence pure et parfaite, du libre-échange en toutes choses, de la financiarisation de l’économie.
Il manque une personne à cette liste : Marine Le Pen. Elle aussi partage cette détestation. Mais le « Che » ne semble pas le savoir. Pourtant, Florian Philippot vient du MRC, même si son ancien patron affirme ne pas s’en souvenir. Premier obstacle : l’oubli du premier parti, et sûrement du premier parti souverainiste de France.
Second obstacle : on ne fait pas une politique uniquement sur un rejet commun. Certes, cela peut constituer une intéressante base de travail. Mais après ? Une telle coalition ne durera que le temps des cerises. Car si Chevènement n’est pas dépourvu de qualités, si ses propos ont souvent été frappés au coin du bon sens – notamment comme ministre de l’Intérieur du gouvernement Jospin, en dépit de la régularisation en masse des immigrés clandestins -, il n’en demeure pas moins un homme de gauche. Il existe deux souverainismes. Celui de droite, fondé sur l’indépendance nationale et le patriotisme. Celui de gauche, fondé sur la mythologie républicaine et le jacobinisme le plus pur (…) D’un côté la France, de l’autre la République. La différence est fondamentale, malgré les protestations de républicanisme de tous les partis, du FN au Front de gauche.
Troisième obstacle, et non des moindres : la question des valeurs. Si le relativisme moral a envahi la société (et les partis dits de droite n’y ont pas échappé), quelques idéalistes, dont votre serviteur, persistent à penser que la matrice philosophique de la droite reste marquée, parfois à son corps défendant, par une vision de l’homme conforme à sa nature, et une conception de la société aux antipodes de « l’homme nouveau » promu par la gauche historique. Or, la question politique essentielle est là : qu’est-ce que l’homme ? Aucune politique au sens noble du terme ne peut échapper à cette question, dès lors que son objet est d’organiser la société et de tendre vers le bien commun."
Cette réflexion est à mettre en corrélation avec ce post.
Pierre Le Morvan
Malheureusement, le patriotisme de Marine Le Pen ressemble fort à celui de J. P. chevenement, étatiste et jacobin. Le livre de Jean de Viguerie “Les deux Patries” est éclairant sur le sujet.
00
Il faut d’abord repousser l’ennemi commun.
Ce fut la désunion des tribus gauloises qui provoqua leur défaite à Alésia.
Michael Jeaubelaux
L’auteur de l’article n’a pas tord, Chevènement et MLP ce n’est pas blanc Bonnet et Bonnet Blanc (ce qui n’a pas empêché JPC de ne pas voter la Loi Taubira…)
Mais en 1940 ceux qui ont rejoint De Gaulle à Londres n’ont pas regardé ce qui les séparaient, mais ce qui les rassemblaient.
En 2005, le NON a gagné par addition des voix, la distinction faite par l’auteur de l’article est la même que celle faite par les européïstes, pour affirmer que le OUI était majoritaire parce que les NON étaient différents.
Personnellement je crois que cette position est identique à celle de Jean-Pierre Chevènement qui exclu Marine LE PEN…parce qu’elle n’est pas à Gauche, se condamnant une fois de plus à l’impuissance.
Aucune alternative crédible au Parti Européïste-libéral-Libertaire-Immigrationniste-Pro LGBT et Pro-Islamisme ne peut se construire en excluant MLP ou certains patriotes car de Droite ou de Gauche.
En 2002, j’ai rejoint Chevènement car au-dessus de la Droite et de la Gauche, il y avait la République, aujourd’hui comme en 2017, “au-dessus de la Droite et de la Gauche, il faudra qu’il y ait la France!
Marine LE PEN siphonne les voix de MELENCHON, lorsqu’il faudra choisir, une partie des électeurs de l’UMP se reporteront sur elle, comme de nombreux électeurs de DLF et ceux du MRC qui en ont ras le bol d’être les cocus du PS!…surtout si c’est Juppé le Candidat (que malheureusement à titre personnel, NDA rejoindra sans doute…conscient que si il est toléré à Droite c’est parce qu’il prend des voix au FN/RBM…mais il n’est pas propriétaire de ses voix)
C’est dans un Grand Rassemblement Patriotes que les électeurs venant de la Droite et de la Gauche se rassembleront…à défaut ils laisseront le champ libre au Parti Europeïste-Libéral-Libertaire,etc…
Et alors il serait tout fait inutile de manifester quoique ce soit : Juppé, NKM, Apparu, Riester, Jego, Lagarde, Jouanno, Estrosi, Morano, Le Maire, Baroin…ont déjà annoncé la couleur!
Encore deux ans pour réfléchir…et construire une Union des Patriotes majoritaire et crédible!
Marc L
Bien sûr qu’il y a des différences entre JPC et le souverainisme de droite.
Mais dans le fond, Nicolas Dupont-Aignan est-t’il si différent de Jean-Pierre Chevènement ? Ne se reconnaît-il pas dans la mythologie républicaine et le jacobinisme, lui qui est si attaché à l’état ? Son parti s’appelait il n’y a pas si longtemps “Debout la République”. L’ex UMP, parti classé à droite lui aussi, s’appelle aujourd’hui “Les républicains”.
Quant aux valeurs, c’est la même chose. NDA n’est pas plus attaché aux valeurs chrétiennes que JPC. Voici la position de DLR sur le mariage pour tous : http://www.debout-la-france.fr/article/position-de-dlr-sur-le-mariage-homosexuel
Donc, pour conclure, une alliance DLF avec JPC ne me paraît pas absurde. Ignorer le FN l’est par contre. La peur d’être diabolisé est la seule raison de cet “oubli”.
Ceci-dit, le seul parti clairement souverainiste reste l’UPR. Ni NDA, JPC ou même Marine Le Pen ne disent clairement qu’il faut sortir de l’UE.
jj
Si NDA, JPC ou même Marine Le Pen ne disent pas clairement qu’il faut sortir de l’UE, c’est parce que les européistes ont tellement arrimé la France à l’Union européenne qu’il sera très difficile à notre pays, accablé de dettes, dénué de ses pouvoirs régaliens, de tenter d’en en sortir d’un coup. On le voit en ce moment avec la Grèce.
La sortie demeure un objectif à atteindre. Comme la France est toujours en état de guerre idéologique et que les dangers extérieurs et intérieurs s’accumulent, il faudra beaucoup de concertations entre les diverses forces nationales et patriotiques pour trouver une stratégie cohérente et limiter les soubresauts, les risques de violence.
En 2015, il est encore difficile de savoir le niveau du chaos dans lequel le pays sera plongé en 2017. Tout plan ne marchant jamais comme prévu, il faut rester prudent. Entretemps, nous risquons de nous retrouver contre notre gré dans le traité transatlantique, véritable Otan économique, ce qui achèvera d’affaiblir les pouvoirs des chefs des états européens.