En 2001, 2006 et 2008, Paix Liturgique a fait réaliser en France un sondage sur les catholiques et la liturgie traditionnelle. Ce sondage, pourtant confié à des instituts reconnus (comme le CSA en septembre 2008), n’a jamais eu d’écho dans la presse française, pas même dans la presse religieuse. Bien sûr, ce n’est pas à l’opinion publique de dicter à l’Eglise ce qu’elle doit faire ou pas. La première étude hors de France a été réalisée en Italie le mois dernier, en partenariat avec le blog italien messainlatino.it. Les résultats, d’autant plus surprenants que largement supérieurs à ceux enregistrés en France, ont été présentés et commentés dans la lettre de Paix Liturgique. Or, au-delà des Alpes, l’information est passée, dans les organes suivant :
- CESNUR (Centre d’études sur les nouvelles religions)
- Agence APCOM, dépêche du 17 octobre 2009
- La Stampa, quotidien turinois, 17 octobre 2009
- Libero, quotidien national, 18 octobre 2009
- Agence AGI, dépêche du 18 octobre 20009
- Avvenire, quotidien de la Conférence épiscopale italienne, 18 octobre 2009
- Agence AGI, dépêche du 18 octobre 2009
- Agence Zenit, édition française, dépêche du 19 octobre 2009
Extrait du commentaire de Paix Liturgique :
"Nous ne pouvons qu'être surpris de voir la presse chrétienne offrir des tribunes à des groupuscules contestataires ultra-minoritaires et ne pas s'intéresser à des problématiques qui concernent aujourd'hui une vocation sur quatre et des millions de catholiques à travers le monde. Que Famille Chrétienne trouve important d'interroger dans son édition du 12 octobre "le Comité de la Jupe" dont les membres se définissent comme des "emmerdeuses de bénitier" pour qui "l'Église est encore "adolescente", "dans un système patriarcal" et qui pensent que "l'Église doit grandir en faisant évoluer le sacerdoce en fonction des besoins du monde" est une question d'opportunité qu'il ne nous appartient pas de trancher. Mais de grâce, quand on écrit sur un groupuscule qui réunit au mieux quelques centaines d'activistes, on comprend mal pourquoi on ne dit pas un mot des 34 % de pratiquants français qui assisteraient régulièrement à la forme extraordinaire du rite romain s'il était célébré dans leurs propres paroisses."
Denis CROUAN
Certains fidèles traditionalistes attachés de façon exclusive à la forme “extraordinaire” de la liturgie romaine (essentiellement en France), ont annoncé triomphalement qu’un sondage avait révélé que 71% des Italiens sont pour l’ancienne liturgie “tridentine”, celle d’avant Vatican II.
En fait, le sondage en question donne des résultats plus nuancés. Il ne montre pas que les catholiques italiens sont attachés à la forme “extraordinaire” de la liturgie, mais simplement qu’ils trouveraient normal que les fidèles aient le choix, dans leurs paroisses, entre l’une ou l’autre forme du rite romain. C’est n’est pas tout à fait la même chose!
Le même sondage indique aussi que seuls 58% des catholiques pratiquants ont entendu parler du Motu proprio Summorum Pontificum et en connaissent le contenu. On peut donc s’interroger: que veulent dire réellement, pour les fidèles, les expressions “forme ordinaire” et “forme extraordinaire”?
Par ailleurs, lorsqu’on demande à ces fidèles s’ils iraient davantage à la messe si elle était célébrée selon la forme “extraordinaire”, on apprend que 21% d’entre eux s’y rendraient une fois par semaine, 12% une fois par mois, 27% de temps en temps, le restant des sondés n’ayant pas d’idées très arrêtées sur le sujet.
Reste une question, toujours la même: que feraient ces fidèles italiens interrogés si on leur donnait tout simplement la possibilité de pouvoir participer, tous les dimanches, à la messe célébrée sous la forme “ordinaire” mais en latin, versus ad Orientem et avec du chant grégorien? Sondons, sondons… puisque l’époque est aux sondages.
(Pour éviter à certaines personnes de me prêter des intentions que je n’ai pas en publiant ce petit texte, je signale que le Saint-Père vient de m’adresser un message dans lequel il me remercie pour mon fidèle attachement à sa personne et à son ministère de Successeur de Pierre)
[Merci de votre contribution, mais ce n’est pas vraiment le sujet. Ici on se demande pourquoi les médias français ne rendent pas compte de ce sondage, alors que les médias italien ne l’ignorent pas.
MJ]
Greg
Poser la question, c’est y répondre, n’est-ce pas?
furgole
J’ai posé la question au correspondant de La Croix à Rome, mais il me semble la détourner :
http://rome-vatican.blogs.la-croix.com/
(sous le post relatif aux négociations avec la Fraternité Saint Pie X).
PG
Finalement il y a dans la presse catholique ”officielle”:
– d’un côté Le Figaro catholique à savoir Famille Chrétienne, plus conservateur qu’attaché à la tradition profonde du catholicisme, et de ce fait, conformiste et anti romain parfois par ”simple” omission de ce qui est affirmation de TOUTES les positions et décisions du Pape,
– de l’autre, Le Monde catholique à savoir La Croix, de gauche, ouvertement anti romain par volonté idéologique moderniste.
Mais dans les deux cas, il s’agit d’une veine gallicane commune, qui est celle de la Conférence épiscopale de France, qui refuse obstinément d’admettre que le désordre liturgique et la mauvaise transmission de la Foi ont conduit à la marginalisation du fait catholique dans la société française, à la crise des vocations, au recul de la pratique et des baptêmes, et donc à la domination d ela culture de mort.
Alors évidemment ce sondage, malgré ce qu’en dit Denis CROUAN, gêne considérablement : il montre que le roi progressiste est nu.
Jeanne
A Mr Crouan,
Je ne comprends pas bien l’opposition que vous semblez faire entre la messe dans la forme extraordinaire et la messe ordinaire dont vous parlez, orientée, qui est … la messe ordinaire (certes peu répandue dans les paroisses). Le motu proprio summorum pontificum établit deux formes d’un même rite, ordinaire et extraordinaire. La messe Paul VI en latin, avec du grégorien orientée c’est la messe ordinaire.
Je suis personnellement engagée dans ma paroisse (messes ordinaires uniquement) en tant que membre de conseil pastoral pour l’évangélisation, et je travaille à l’introduction d’une messe dans la forme extraordinaire qui s’appuit sur une demande de plus de 500 fidèles. Je ne comprends pas non plus pourquoi vous parlez de fidèles attachés de façon exclusive à la forme extraordinaire. Si vous parlez de Paix Liturgique, vous vous trompez à mon sens,
Peut-être poursuivrons nous cette discussion, Monsieur, au Colloque de Versailles sur le Motu proprio qui se tient le 14 novembre prochain.