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Liberté d'expression

Une belle victoire dans la bataille culturelle

Une belle victoire dans la bataille culturelle

De Guillaume de Thieulloy dans Les 4 Vérités :

Les remous autour de l’arrivée de Geoffroy Lejeune à la tête du « Journal du dimanche » méritent que l’on s’y arrête, tant ils sont emblématiques de l’évolution délirante de la caste jacassante.

Tout d’abord, il est remarquable que « Valeurs actuelles », où Geoffroy Lejeune exerçait précédemment ses fonctions, soit désormais presqu’universellement qualifié « d’extrême droite ».

Il suffit de feuilleter cet hebdomadaire pour constater que ses nombreuses pages économiques correspondent mal à cette image. En d’autres temps, nos confrères auraient été dits libéraux de droite, comme « L’Express » est un libéral de gauche.

J’imagine que les raisons de ce qualificatif infamant tiennent à son opposition à l’immigration.

Mais, alors, l’extrême droite commence fort à gauche. Georges Marchais ou Michel Rocard ont, eux aussi, présenté des réserves – parfois plus « musclées » que celles de « Valeurs actuelles » – contre l’immigration massive.

Depuis des décennies, l’extrême gauche décide qui est fréquentable et qui ne l’est pas – et non seulement la gauche modérée lui emboîte le pas, mais la droite n’ose pas broncher, trop heureuse quand les coups tombent sur le voisin.

Comme, naguère, le qualificatif de « fasciste » était une sorte de marque déposée du Parti communiste, permettant de disqualifier tout adversaire, aujourd’hui, le qualificatif « d’extrême droite » est utilisé par les amis de M. Mélenchon pour distribuer bons et mauvais points. Tant que la droite acceptera ces règles du jeu biaisées, elle ne devra pas s’étonner de perdre systématiquement.

Mais il y a plus curieux encore. Les journalistes du JDD firent la grève pendant 6 semaines, prétendant refuser le nouveau rédacteur en chef que leur présentait le propriétaire.

On peut comprendre qu’un journaliste refuse de travailler pour un nouveau rédacteur en chef ou un nouvel actionnaire (il y a, pour cela, une confortable « clause de conscience »). Mais j’avoue que je ne comprends pas cette prétention à interdire au propriétaire de faire ce qu’il veut dans son journal.

D’autant que cette position débordait largement les seuls journalistes du JDD et fut abondamment relayée.

Au point que bon nombre de commentateurs ont prétendu que ces journalistes faisaient grève pour « défendre la liberté de la presse ».

Outre que ce serait illégal (une grève pour motif politique est illégale, même si cela se pratique très souvent !), c’est absurde.

La liberté de la presse ne consiste pas à empêcher les actionnaires de choisir leurs collaborateurs et même la ligne éditoriale qu’ils préfèrent. Elle consiste à multiplier titres et lignes éditoriales différents.

Nous en arrivons à une vision littéralement orwellienne de cette liberté. Comme, dans « 1984 », on nous disait que la liberté, c’est l’esclavage, ici, on nous explique qu’empêcher un journal de paraître assurait la liberté de la presse !

Si les journalistes du JDD avaient un problème avec Geoffroy Lejeune, qui les empêchait de lancer un autre hebdomadaire défendant des thèses opposées ? Ces gauchistes sont vraiment des révolutionnaires en peau de lapin : ils veulent bien s’opposer au « grand capital » et à « l’extrême droite », à l’occasion que ces derniers aient l’amabilité de les financer !

Reste un point important : l’actionnaire (Arnaud Lagardère et probablement, derrière lui, Vincent Bolloré) n’ayant pas cédé, l’a emporté. Geoffroy Lejeune a bel et bien pris ses fonctions et ses adversaires ont presque tous démissionné. Un bel exemple pour les dirigeants de droite et un utile rappel que l’extrême gauche est surtout forte de leur lâcheté !

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