Chantal Delsol est interrogée par Présent. Extraits :
"La liberté d’expression est une incantation, puisqu’il est permis de caricaturer Mahomet ou Jésus mais pas un homosexuel. Puisque nous avons des lois mémorielles. Mais on peut dire aussi qu’il y a une sorte de contradiction entre la liberté de l’individu et son contrôle de plus en plus précis par l’Etat. En le contrôlant, l’Etat garantit son bien-être, sa santé. L’individu est libre mais assisté pour ne rien perdre du bonheur. La liberté n’inclut-elle pas une forme de risque ?
Cette fébrilité indique-t-elle que nous allons en finir bientôt avec le terrorisme intellectuel ?
Nous avons déjà beaucoup avancé ! Quand nous étions étudiants, on ne pouvait pas critiquer Staline sans être taxé de nazisme, et le vocable « droite » ne pouvait pas être employé, on utilisait à la place des mots-valises comme « indépendants ». Mais je pense qu’une certaine dose de terrorisme intellectuel est constitutive de la France, pays de 93. C’est un pays violent, vous savez. Démocratique seulement parce qu’il le faut bien, vu l’époque. Mais la démocratie n’est pas ce qui lui convient. Il préfère quelque chose comme un despotisme éclairé. […]"