Suite au colloque du 29 octobre sur la famille, qui s’est tenu au sein de l’Assemblée nationale et organisé par le groupe ENL du Parlement européen (voir la vidéo résumant le colloque), nous avons interrogé le député Mylène Troszczynski :
Vous organisiez à l’Assemblée nationale un colloque, le 29 octobre dernier, pour promouvoir la famille. Le singulier (“la” famille) tranche avec les habitudes médiatico-politiques contemporaines. Pensez-vous qu’il y ait un seul modèle de famille?
Il existe aujourd’hui, en termes juridiques, plusieurs types de familles, les familles dites conjugales formées d’un couple marié, les familles monoparentales où l’enfant ne vit qu’avec l’un de ses deux parents, les familles recomposées ou de divorcés remariés, et d’autres encore. Il est intéressant de noter que mise à part la famille conjugale, tous les autres modèles de famille découlent d’un drame familial ou social. Ils ne sont que la réponse de l’État à ces drames. Mais plus intéressant encore, ces modèles familiaux ont tous la même origine : la rencontre entre un homme et une femme. C’est ici, selon moi, que se trouve le fondement de ce qu’est la famille : la complémentarité entre l’homme et la femme, à qui il est donné d’avoir des enfants et de les éduquer.
Ainsi s’il existe juridiquement plusieurs modèles de familles, il n’y a anthropologiquement qu’une façon fonder famille.
Ce colloque visait à promouvoir une alternative à la convention d’Istanbul. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette convention d’Istanbul que la plupart des Français ignorent?
La « Convention d’Istanbul » est un texte international qui a comme sujet principal la prévention contre les violences faites aux femmes, notamment dans le cercle domestique. Elle est le produit du Conseil de l’Europe. Elle a été signée par 44 États mais ratifiée par seulement 27.
L’explication de cet écart est assez simple, si le sujet de la protection des femmes est très important, notamment en ces temps où l’on constate un recul de leurs droits à cause de l’islamisation galopante, la lecture en profondeur de la Convention nous apprend qu’elle introduit, et définit ce que l’on appelle la « théorie du genre », que je préfère qualifier « d’idéologie du genre ». Mais surtout le texte propose d’appliquer concrètement cette idéologie, en passant par son enseignement à l’école. À son article 14 elle affirme que :
« Les Parties entreprennent les actions nécessaires pour inclure dans les programmes d’études officiels et à tous les niveaux d’enseignement du matériel d’enseignement […] sur des sujets tels que les rôles non stéréotypés des genres ».
Ce sont pour ces raisons que la Hongrie de Victor Orban, ou que la Bulgarie de Boiko Borissov, refusent de ratifier la Convention et sont victimes d’une cabale de la part des partis majoritaires au Parlement européen. C’est aussi pour cela que mon collègue, le député européen, Marek Jurek, qui était présent à mes côtés à l’Assemblée nationale, a décidé de rédiger et de proposer aux gouvernements européens une Convention sur les droits de la famille qui rappelle que la famille est le premier lieu d’épanouissement et de protection pour la femme comme pour l’homme.
La politique familiale n’est pas une prérogative européenne. Comment expliquez-vous que sa défense se fasse tout de même à l’échelon européen?
Il est bon de rappeler que l’Union européenne n’a théoriquement pas de prérogative en matière de politique familiale en vertu du principe de subsidiarité consacré dans les traités européens. Ce principe de subsidiarité est de plus en plus régulièrement violé par l’UE qui estime qu’une action de sa part sera plus efficace que 28 politiques nationales différentes.
Ainsi lorsque je travaille à la promotion et à la défense de la famille je prends bien garde à ne pas rentrer dans la logique de l’UE qui consiste à réglementer les politiques sociales des États membres, notamment en matière de politiques familiales.
Mon objectif en tant que député au Parlement européen est de rappeler aux Français, mais aussi aux Européens (car nous travaillons étroitement sur ces sujets avec nos alliés Italiens, Polonais, ou Hongrois) que la famille est attaquée violemment aujourd’hui par les partis majoritaires au Parlement européen, et leurs alliés lobbyistes LGBT etc… C’est bien parce que ces derniers tentent de détruire cette cellule familiale traditionnelle que nous prenons la parole pour dénoncer cet agenda politique, et rappeler les fondamentaux qui font de la famille un socle fondamental pour l’équilibre de nos sociétés.
Pouvez-vous nous présenter la convention alternative que vous soutenez ?
La Convention sur les droits de la famille est une initiative portée par Marek Jurek, député européen Polonais et ancien président de la Diète, l’assemblée Polonaise. C’est une Charte à portée internationale, la première du genre, qui rappelle l’importance de la famille en tant que « bien le plus précieux de l’humanité » et structure sociale de base de la société. Y sont abordés les droits des époux, les droits des parents, les droits de l’enfant, la lutte contre la violence domestique, et les atteintes à la vie de famille. Sur chacune de ces thématiques l’individu est placé au centre, et une importance particulière est donnée aux plus vulnérables.
J’invite tous vos lecteurs à lire le texte de la Convention pour avoir plus de détails, ou à aller sur ma page Facebook pour revisionner le colloque.
Prévoyez-vous des suites politiques à votre colloque?
L’objectif du projet était de sensibiliser les gens à cette question primordiale des droits de la famille, et la belle affluence au colloque montre à quel point les français se mobilisent sur ce sujet ! La Convention a, elle, une vocation internationale, ce serait une belle chose que le gouvernement français, et les gouvernements des pays européens se saisissent du sujet, signent et ratifient le texte. Je suis bien consciente que cette proposition a plus de chance d’avoir des échos officiels favorables à l’est de l’Europe ou en Italie qu’en France, et je tiens à féliciter les gouvernements qui font preuve de courage sur cet enjeu de civilisation.
Mais je ne renoncerai jamais à me battre pour que la France en fasse aussi une priorité un jour.