C’est un magnifique projet de création d’un calvaire sur le terrain privé d’une famille de catholiques qui veut poser un acte de foi. Cela se passe en Haute-Loire dans le petit village de saint-Vincent à 20 kilomètres au nord du Puy-en-Velay. Mgr Baumgarten, évêque des lieux, soutient le projet et une cagnotte a été mise en place.
Mathieu Bourdilleau avec sa femme et ses cinq enfants s’est lancé comme défi de financer un calvaire à Saint-Vincent. Il explique sa démarche liée à sa foi catholique. Cette famille vit à Saint-Vincent, à proximité du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, le GR 765 qui relie Lyon au Puy-en-Velay. Après plusieurs mois de réflexions, il a décidé avec mon épouse de poser un acte de foi visible et durable afin de fédérer les catholiques autour d’un projet concret, ainsi que les amoureux du patrimoine : l’implantation d’un grand calvaire, c’est-à-dire une croix avec le Christ.
“La mise en place de ce calvaire de 5 mètres est tout d’abord un acte de foi et de dévotion, rendu visible aux yeux de tous. Nous voyons également l’installation de ce calvaire comme le point de départ d’une dynamique d’évangélisation sur le territoire de l’Emblavez. Cette démarche s’inscrit dans la volonté de l’évêque du Puy d’évangéliser les milieux ruraux.”
Il ajoute : “Nous avons bon espoir qu’un projet de cette envergure suscite des questionnements, de la joie, de l’espoir, mais surtout des conversions.” (…)
La législation ne permettant pas l’installation d’un calvaire sur le domaine public, cette famille propose de l’implanter sur sa propriété. “Par le biais de nos 5 enfants, nous sommes engagés dans de nombreuses organisations catholiques locales pour jeunes : patronage, scout, maitrise de la cathédrale du Puy. Nous souhaitons que ce calvaire devienne un point de ralliement pour toutes ces organisations en mettant à disposition notre terrain (7000 m2) pour certains évènements mais également un lieu de prière pour les pèlerins de passage sur le chemin de Saint-Jacques.”
Bien entendu, comme toujours et comme partout, quelques grincheux anticléricaux ne voient pas cela d’un bon œil :
Une vingtaine de personnes se sont réunies le jeudi 28 mars à l’assemblée du village de Saint-Vincent pour débattre d’un projet « missionnaire d’évangélisation du milieu rural » et d’installation concomitante d’un calvaire de 5 mètres de haut à “Larcenac” (…)
Des riverains craignent pour les règles de bon voisinage et du “vivre ensemble”. “Outre une intrusion du fait religieux dans le domaine public sans respect des croyances et convictions de chacun, il est probable que ce projet ait des conséquences importantes en termes de flux de personnes et de véhicules et de besoins en aménagements.” Des nuisances sonores et visuelles sont également à craindre selon les habitants qui rappellent aussi que “il existe déjà une belle église au centre du village de Saint-Vincent dominée à quelques dizaines de mètres par un calvaire, laquelle a vocation à accueillir les chrétiens qui le souhaitent.”
Ainsi, tout en réaffirmant le droit de chacun de croire ou de ne pas croire dans la sphère privée sans tenter d’imposer ses convictions aux autres, un groupe d’habitants a lancé une pétition qui a pour but “de marquer la résistance à tout prosélytisme qui dépasserait les limites du domaine privé et qui mettrait à mal la quiétude du village”.
Ce sont toujours les mêmes arguments. Ces anticléricaux se plaignent de la désertification du milieu rural mais s’oppose à tout projet dès lors qu’il est à l’initiative de catholiques et lié à l’évangélisation, alors même qu’il s’agit d’un terrain privé. Mgr Baumgarten s’est engagé à venir célébrer une messe à l’église de Saint-Vincent et à bénir la croix. Il envisage aussi une procession avec la croix portée à dos d’hommes à travers le village, de l’église de Saint-Vincent au lieu d’implantation (1,6 km).
Raison de plus pour soutenir financièrement le projet en participant à la cagnotte.
Addendum : Pour répondre à un commentaire, l’association SOS Calvaires est impliquée dans ce projet comme le précise ce nouvel article :
Dans son projet, la famille Bourdilleau peut cependant compter sur l’association SOS Calvaires, à laquelle elle adhère et qui a pour but de « regrouper tous ceux qui s’intéressent à la sauvegarde des calvaires, oratoires et chapelles qui composent le patrimoine, pour les restaurer et les entretenir » (…) Localement, l’organisation est représentée par Étienne Boussit, chef de l’antenne pour la Haute-Loire et l’Ardèche. Le jeune homme de 20 ans, catholique affirmé et étudiant en géographie, est né au Puy-en-Velay ; il vit en Ardèche depuis quelques années.
Concernant l’initiative de Saint-Vincent, il confirme avoir vu avec les propriétaires « pour les démarches, pour poser le socle et faire venir la croix, qui a été commandée à l’association dont le dépôt est situé à Angers ». En effet, SOS Calvaires commercialise des croix, comme on peut le voir sur sa boutique en ligne, dont la base est dans le Maine-et-Loire.
Avec une poignée de bénévoles implantée sur le bassin du Puy-en-Velay – une petite douzaine l’an dernier -, un inventaire des croix et autres calvaires du département a été lancé : une cinquantaine était déjà recensée en octobre 2023
nicole2
Peut-être vérifier s’il n’y avait pas déjà un calvaire pas loin (cadastre, archives départementales).
Et faire appel à SOS-Calvaires.
Irishman
On peut imaginer sans peine que la construction d’une mosquée ou d’un centre culturel musulman n’aurait soulevé aucune objection !
Quoi que…