Témoignage d'un père de famille dont la fille a été aspergée de gaz lacrymogène :
"Extrêmement serrés sur l'avenue de la Grande Armée en raison de
l'affluence des manifestants, nous avons décidé avec nos enfants de nous
diriger vers l'avenue Foch. Avenue Foch, nous nous sommes dirigés vers
les CRS afin de discuter avec eux de l'interdiction de manifester sur
les Champs Elysées. J'ai alors perçu qu'un mouvement de quelques
personnes souhaitait déplacer les barrières, sans violence cependant.
Voyant les CRS sortir boucliers et matraques, j'ai vite emmené nos
enfants a l'écart, remontant vite l'avenue.Nous arrêtant pour parler
avec d'autres familles, nous avons vu des membres de la sécurité de la
LMPT nous enjoignant à partir encore plus loin, affirmant que les CRS
avaient lâche les gaz. Courant dans la panique, avec l'effroi de perdre
des enfants dans cette fuite, nous avons vite été rattrapés par les gaz,
extrêmement irritants pour les yeux et le gorge. Mes petits,
apeurés, hurlaient et pleuraient, se plaignant d'avoir mal au yeux. Nous
avons vu beaucoup d'entraide entre manifestants dans ce climat
d'insécurité provoque par les forces de l'ordre.Emmenée au poste de
secours avec les enfants, j'ai vu des personnes âgées atteintes ainsi
qu'un enfant asthmatique qui était au plus mal. Comment qualifier un
gouvernement qui donne l'ordre d'envoyer des gaz lacrymogènes sur des
enfants, des personnes agees, alors même que la situation ne le
justifiait en aucun cas ? Dans quelle sorte d'Etat sommes-nous, dont le
ministre de l'intérieur évoque pour toute réponse à cette répression
policière d'une manifestation pacifique l'irresponsabilité des parents à
emmener leurs enfants ?Ma fille de 12 ans, très troublée, m'a affirme
hier qu'il nous fallait quitter notre pays. Après lui avoir rétorqué
qu'il n'etait pas souhaitable qu'on l'abandonne, celle-ci m'a renvoyé
illico : "c'est lui qui nous abandonne".