Les principes non-négiociables ont fait leur entrée dans la cmpagne électorale italienne. Mgr Luigi Negri, archevêque de Ferrare-Comacchio, déclare dans un entretien (traduit par Benoît-et-moi) :
"Nous devons être très
reconnaissants à la fois au Magistère de Benoît XVI et au discours
inaugural du cardinal Bagnasco, qui ont reproposé de manière exemplaire
le point de départ et en même temps le critère pour affronter les
problèmes socio-politiques. Le critère d'affrontement est ce que le Pape
Benoît XVI a appelé les principes non négociables, qui
constituent une synthèse élémentaire de la doctrine sociale de l'Eglise,
qui est à la dispostion de tous les chrétiens. Et même, qui doit être
en quelque sorte la ressource fondamentale de tout chrétien qui veut
être chrétien dans le monde. Donc, les valeurs de la personne, de la
vie, de la famille, de l'éducation, de la culture, de la liberté de
conscience. Valeurs telles que même le rejet ou la réduction d'une
seule d'entre elles implique une menace: non pas d'abord à la présence
chrétienne, mais une menace à la possibilité d'une vie sociale
authentique et libre. Et donc à la possibilité d'une véritable
démocratie.Pourtant, certains, y compris parmi les
catholiques, soutiennent que les principes non négociables sont une
idéologie, ils créent des divisions, une barrière à la rencontre, à la
possibilité de travailler avec d'autres personnes.C'est
idiot. Tout peut devenir idéologie si ce n'est une expérience de vie.
Quand j'ai commencé, avec don Giussani, à vivre l'extraordinaire
expérience du mouvement (Communion et Libération) dans sa première
phase, celle de la Jeunesse Étudiante (GS, Gioventù Studentesca),
par la foi que nous vivions dans notre environnement de communauté,
nous avons tout de suite senti que cette expérience de la vie devenait
défense de la liberté de l'enseignement et de l'école, parce que notre
foi exigeait que la personne puisse s'éduquer selon ses propres options
de fond, et que les structures scolaires devaient être au service non
pas d'une idéologie plus ou moins dominante, mais des besoins réels
d'éducation des jeunes. Une foi qui ne devient pas principes non
négociables n'est pas une foi catholique, une foi qui ne dicte pas une
vision de la réalité selon les dires du Pape n'est pas une foi
catholique. La foi catholique est une foi incarnée et les domaines
de l'incarnation sont les domaines de la vie normale, comme Jésus-Christ
est devenu un homme normal: en étant le Fils de Dieu, il est devenu un
homme normal.Alors, plus les principes non négociables sont vécus
comme la conscience sociale élémentaire de la foi, plus ils deviennent
le critère avec lequel nous évaluons les gens et les situations, et
affrontons les questions sociales dans la perspective d'une possibilité
de confrontation, de dialogue, à la limite de collaboration. Parce que
les choix socio-politiques peuvent être le fruit d'ententes dans
l'action qui sont d'autant plus objective et positives qu'elles sont
l'expression de l'identité. Le pape au synode des évêques, auquel
j'ai eu l'honneur de participer, a déclaré à plusieurs reprises que le
dialogue est l'expression d'une identité forte. […]Dans les dernières semaines s'est déclenchée
dans plusieurs pays européens une offensive pour la reconnaissance du
mariage homosexuel. Et même dans des secteurs autorisés de l'Eglise, il y
a des ouvertures en opposition avec ce qu'indique le Magistère. Qu'en
pensez-vous?«Il suffit de lire ce qui est dit dans la Note
doctrinale concernant certaines questions sur l'engagement des
catholiques dans la vie politique, que la Congrégation pour la Doctrine
de la Foi a publié en 2002 : «Quand
l’action politique est confrontée à des principes moraux qui
n’admettent ni dérogation, ni exception, ni aucun compromis,
l’engagement des catholiques devient plus évident et se fait lourd de
responsabilités. Face à ces exigences éthiques fondamentales auxquelles
on ne peut renoncer, les chrétiens doivent en effet savoir qu’est en jeu
l’essence de l’ordre moral, qui concerne le bien intégral de la
personne. Tel est le cas des lois civiles en matière d’avortement et
d’euthanasie (à ne pas confondre avec le renoncement à l’acharnement
thérapeutique qui, même du point de vue moral, est légitime), qui
doivent protéger le droit primordial à la vie, depuis sa conception
jusqu’à sa fin naturelle. De la même manière, il faut rappeler le devoir
de respecter et de protéger les droits de l’embryon humain. De même, il
faut préserver la protection et la promotion de la famille, fondée sur
le mariage monogame entre personnes de sexe différent, et protégée dans
son unité et sa stabilité, face aux lois modernes sur le divorce: aucune
autre forme de vie commune ne peut en aucune manière lui être
juridiquement assimilable, ni ne peut recevoir, en tant que telle, une
reconnaissance légale. De même, la garantie de liberté d’éducation des
enfants est un droit inaliénable des parents, reconnu entre autre par
les Déclarations internationales des droits de l'homme».
Il me semble qu'il n'y a rien à ajouter, car il s'agit d'une formulation définitive."