Dépossession d’Edouard de Praron est un roman autour de l’impression de plus en plus de Français d’être dépossédés d’une partie de leur pays et de leur culture face à l’immigration, la déchristianisation, la remise en cause de nos modes de vie et de nos idéaux. Entrait d’un entretien avec l’auteur, paru sur Livre Noir :
Vous établissez un lien entre dépossession et déchristianisation. Quel est-il ?Le catholicisme a fait la France. Si notre pays se déchristianise, ce n’est plus la France. S’il n’y a plus une église dans chaque village, ce n’est plus le même pays. C’est la même chose pour ce qui ne se voit pas, tous ces liens et non-dits qui régissent nos rapports sociaux, nos modes de vie qui ont été façonnés par le catholicisme. Par exemple, la remise en cause de l’anthropologie chrétienne qui se manifeste à travers les différentes lois sociétales transforme la France. La déchristianisation laisse place peu à peu à une société sans morale commune donc à un peuple qui partage de moins en moins de choses en commun.
A propos de Noël, vous écrivez “De quelle fête [s’agit-il] ? La plupart ne savent pas.” Comment les Français ont-ils perdu leurs repères, même les plus élémentaires ?Les Français ont perdu leurs repères en refusant la transmission. La génération de Mai 68 a cru qu’en n’imposant rien à leurs enfants, elle les libérerait d’un carcan et les rendrait libre. C’est l’inverse qui s’est produit. Quand les mœurs et les coutumes deviennent relatives, plus rien ne protège l’homme de ses pulsions. Ce qui arrange bien la société de consommation qui a tout intérêt à flatter les bas instincts et avoir en face d’elle une foule de consommateurs plutôt qu’un peuple. Il y a bien sûr pleins d’autres facteurs de la mondialisation à la déchristianisation.