Anna Kouznetsova, mère de six enfants et épouse d’un prêtre orthodoxe, a été récemment désignée par Vladimir Poutine au poste de déléguée aux droits des enfants. Elle souhaite revenir sur le droit à l'avortement. C’est quand elle a commencé à travailler – comme psychologue – dans une clinique pratiquant des avortements et à y recevoir des femmes en consultation qu’Anna a éprouvé un réel désarroi :
« Le monde s’est effondré sous mes pieds dès mes premiers jours dans cet avortoir. En réalité, personne ne veut se débarrasser de son enfant. Mais une femme vous dit : Je prévois de refaire mon appartement dans les deux prochaines années – je ferai un enfant quand j’aurai terminé. Ou cette autre, qui se préparait à partir en Allemagne : Et si je me mets à avoir la nausée dans le bus ?… »
« Personne ne m’a jamais parlé d’une violence subie ayant poussé à un tel acte. En revanche, j’étais constamment confrontée à des craintes et des peurs, des problèmes avec le père de l’enfant. J’ai compris peu à peu ces souffrances. »
Rapidement, la fondation de bienfaisance Pokrov (« Intercession »), dont elle s'occupe et qui vient en aide aux enfants abandonnés, imagine un concours pour les cabinets gynécologiques de Penza. « C’est le cabinet où il y a eu moins d’avortements que l’année précédente qui gagne ». Pokrov promet au gagnant, la première année, une récompense de 20 000 roubles – une somme offerte par un donateur. La première édition du concours a épargné 35 vies d’enfants. La deuxième, l’année suivante : 78. La troisième : 235. Après qu’Anna Kouznetsova a présenté son concours à Moscou, lors du forum Sainteté de la maternité, l’événement a été étendu à tout le pays.
Pour la déléguée aux droits des enfants, chaque famille peut trouver son bonheur.
« Notre mission est d’en garantir les conditions. Nous pouvons, par exemple, introduire à l’école des leçons de lois morales en matière de vie de famille – afin que les jeunes sachent d’avance ce que c’est que la famille, le couple, qu’ils soient d’avance prêts à s’adapter l’un à l’autre, à faire des concessions. Pour qu’il y ait moins de tous ces divorces. »