D'Elisabeth Lévy dans Valeurs actuelles :
"Ce divorce croissant entre l’opinion publique et “l’opinion médiatique”, autrement dit entre le peuple et les journalistes, est que le premier a le sentiment, fondé à mon avis, que les seconds sont atteints par une cécité que j’appelle le “déni du réel”. Comme le montre le géographe Christophe Guilluy, une partie de la population, les classes populaires dites “de souche”, est sortie des écrans radar des médias. Ses inquiétudes qui touchent à des sujets sensibles, disons identitaires pour faire court, sont ignorées ou disqualifiées par la plupart des commentateurs comme l’expression d’une pathologie populiste qui frapperait mystérieusement tous les peuples d’Europe.
Quand un nombre croissant de Français affirment “avoir peur de l’islam” ou redoutent de voir leur pays changer, on s’indigne bruyamment mais on ne se demande jamais s’ils ont des raisons d’avoir peur. Cette peur est peut-être exagérée. Reste qu’elle découle de la réalité que vivent les gens et que beaucoup de journalistes ne veulent tout simplement pas voir parce qu’elle dérange leurs convictions et qu’elle est réellement difficile à penser."