Dans France catholique, Véronique Jacquier revient sur la visite du pape en Corse :
[…] En effet, le pape François a tenu à mettre en lumière la piété populaire à l’aune de la façon dont est vécue la laïcité sur l’île : « Une saine laïcité », selon les mots repris du pape Benoît XVI, qui « garantit à la politique d’opérer sans instrumentaliser la religion, et à la religion de vivre librement sans s’alourdir du politique dicté par l’intérêt ».
Pour le pape François,
« la Corse peut réaliser cet entrelacement […] où se noue le constant dialogue entre le monde religieux et le monde laïc, entre l’Église et les institutions civiles et politiques ».
C’est la « piété populaire (…) très profondément enracinée » qui permet cette rencontre. « Nous en Corse nous avons gardé cet esprit du sacré, il n’y a pas de rupture dans la tradition qui se fait de père en fils, et nous prônons le message de l’Église qui est celui (…) de l’entraide » et de l’engagement dans la société, souligne fièrement Christian Andréani, de la confrérie Saint-Martin de Patrimonio.
Message pour la France
Le message valait-il pour la Corse et donc pour la France ? Assurément, tant le Saint-Père a souligné à plusieurs reprises l’importance de cette vision positive et « nécessaire » de la laïcité. Avertissant aussi les croyants que considérer la foi comme uniquement du domaine privé est « hérétique ».
De cette laïcité à la corse découle en effet une façon très naturelle de mêler la religion et le politique dans l’espace public. Cette singularité s’explique par des raisons historiques : en 1735, les Corses s’affranchissent de la tutelle de Gênes, et placent alors l’île sous la protection de la Vierge Marie, en la faisant reine de l’île dans la première Constitution. Par ailleurs, l’hymne corse est aussi une hymne mariale : le « Dio vi salvi Regina », chanté aussi bien à la fin d’une rencontre sportive que dans une fête familiale. […]